Pendant que l’harmonie et le consensus règnent du côté de Saint-Hyacinthe à propos du centre de congrès en devenir, le diable est aux vaches à Drummondville au terme de l’an un du nouveau centre de foires.
C’est ce que nous apprenait récemment un intéressant reportage du journal Les Affaires. Les hôteliers et la Société de développement économique de Drummondville (SDED), gestionnaire du centre de foire, sont à couteaux tirés. Les premiers dénoncent la concurrence déloyale d’un établissement financé par des fonds publics. Une mise en demeure a même été adressée à la SDED par les propriétaires du Best Western Universel portant entre autres sur une perte de revenus. Les établissements hôteliers drummondvillois reprochent au centre de foires d’accaparer toutes les réunions, petites et grandes. Selon les chiffres rendus publics par la SDED, un total de 167 événements ont eu lieu au centre de foires jusqu’ici.
À peine 40 % ont occupé plus de 10 000 pieds carrés de plancher. Le 60 % restant a loué une superficie inférieure à 5000 pieds carrés, dont le quart ont eu besoin de moins de 1000 pieds carrés. C’est de la très petite foire ça. On se dit que les relations n’iront pas en s’améliorant à Drummondville avec l’ouverture prochaine de l’hôtel Times de 21 M$, à proximité du centre de foires. On se cannibalisera à qui mieux mieux.
Risque-t-on d’assister au même phénomène à Saint-Hyacinthe quand le centre de congrès ouvrira à l’automne 2017? Pas vraiment. Il faut dire que l’activité congrès se résume à peu de choses depuis la fermeture de l’Hôtel des Seigneurs. Il n’y a pas de salles de réunion de grandes dimensions chez les autres hôteliers maskoutains.
Au niveau des congrès et des foires, le nouveau centre pourrait jouer davantage dans les plates-bandes de la société d’agriculture, mais on avance que les deux organisations seront davantage orientées vers la coopération et la complémentarité.
Chez nous, c’est du côté des activités hôtelières que la confrontation sera plus forte avec l’ouverture d’un nouvel hôtel de luxe de 200 chambres. Par le passé, la vétusté de l’ancien Hôtel des Seigneurs envoyait souvent la clientèle chez la concurrence. Ce ne sera plus le cas avec un hôtel flambant neuf. Chaque hôtelier maskoutain devra donc trouver sa propre niche et cibler une clientèle particulière. Comme de raison, les critères du prix à la nuitée et de la qualité du service feront foi de tout.
Pour assurer l’harmonie, il faudra surtout que le centre de congrès remplisse ses promesses et soit aussi attrayant que prévu. Déjà, la Ville de Saint-Hyacinthe a mis la barre haute en ciblant plus de 100 événements d’envergure et 75 000 congressistes par an dans un avenir rapproché. Le terme « d’envergure » laisse place à bien des interprétations. Espérons que ce sera des événements regroupant un maximum de nuitées et de congressistes, car une cadence de 100 événements implique un événement majeur aux trois ou quatre jours. C’est certes ambitieux.
Hâte quand même de voir la réaction du côté de Drummondville à partir de l’automne 2017. Souhaitons qu’ils nous envoient des tas de mises en demeure…