29 septembre 2011 - 00:00
Pensionnaire au Séminaire 1937-1945 (1)
Par: Le Courrier
Vue à vol d’oiseau du Séminaire de Saint-Hyacinthe vers 1950, où on aperçoit l’ancienne façade avec sa coupole (Archives CHSH).

Vue à vol d’oiseau du Séminaire de Saint-Hyacinthe vers 1950, où on aperçoit l’ancienne façade avec sa coupole (Archives CHSH).

Vue à vol d’oiseau du Séminaire de Saint-Hyacinthe vers 1950, où on aperçoit l’ancienne façade avec sa coupole (Archives CHSH).

Vue à vol d’oiseau du Séminaire de Saint-Hyacinthe vers 1950, où on aperçoit l’ancienne façade avec sa coupole (Archives CHSH).

Le cours classique

La formule du pensionnat a permis pendant près de deux siècles aux élèves provenant de l’extérieur des centres urbains de poursuivre des études secondaires et collégiales. Dans une série d’articles, l’auteur raconte ses huit années comme pensionnaire au Séminaire de Saint-Hyacinthe.

Le cours classique

L’étudiant qui désirait devenir prêtre ou se préparer pour l’université devait, au terme du cours primaire, entreprendre ce que l’on appelait le « cours classique ».

Ces études qui duraient huit années comprenaient, ce qu’il conviendrait d’appeler aujourd’hui, le cours secondaire et le cours collégial. Le couronnement de ces études classiques était le baccalauréat ès arts émis par l’Université de Montréal. Ce diplôme donnait accès à toutes les facultés universitaires sans autre examen. Dans une lettre adressée « Aux parents de nos élèves » par le préfet des études, en 1940, on pouvait lire : « Vous nous avez confié vos fils. Vous nous demandez de les instruire, mais aussi de parfaire leur éducation physique, intellectuelle, morale et religieuse commencée à la maison. Désormais, une double influence, la vôtre et la nôtre, s’exercera sur eux ». Et plus loin, l’abbé Léo Sancoucy ajoutait : « Former des jeunes gens, ce n’est pas les jeter dans un moule, le même pour tous; mais, en tenant compte des aptitudes et des dispositions que chacun a reçues de la nature et d’une première éducation familiale, l’amener lui à corriger ses défauts, à atteindre le plein épanouissement de sa propre personnalité ».

Le programme de cours

La lecture de ce message nous fait réaliser l’objectif poursuivi par les autorités du Séminaire qui était d’abord la formation de la personne à travers l’ensemble des matières enseignées.

L’apprentissage des langues française, latine, grecque et anglaise était une sorte de « gymnastique intellectuelle » comme le déclaraient nos professeurs Participaient aussi à la formation, les cercles littéraires, le théâtre, l’art oratoire, la diction, la musique, la philosophie, les sports. Notamment, l’instruction religieuse faisait partie du programme de chacune des années du cours classique. La première année du cours, les Éléments-Latins, était consacrée aux premières notions de langue latine et de langue anglaise, au perfectionnement du français, à l’histoire de l’Antiquité, à la géographie, à l’arithmétique et aux premières notions de sciences physiques et naturelles. En Syntaxe, deuxième année du cours, les exercices de français, de latin et d’anglais étaient suivis des premières notions de la langue grecque, ainsi que de l’histoire, la géographie, l’arithmétique et les sciences. En Méthode, ou troisième année du cours, les mêmes matières étaient enseignées en y ajoutant la composition française, les vocabulaires latin et grec et l’histoire du Canada. En classe de Versification, l’accent portait sur les littératures française, latine, grecque et anglaise, sur les grands auteurs, puis sur l’histoire du Moyen-Âge et le début de l’algèbre. En Belles-Lettres, aussi appelées Humanités, l’Art poétique de Boileau, les textes d’Horace et de Cicéron, les Olynthiennes de Démosthène, la composition française, l’histoire moderne et l’algèbre faisaient partie des matières principales. En Rhétorique, ou sixième année du cours, l’art oratoire était abordé avec les Oraisons funèbres de Bossuet, l’histoire de l’éloquence, les textes de Cicéron, les Philippiques de Démosthène, les textes anglais, l’histoire contemporaine et l’algèbre. En Philosophie (1re année) ou Mathématiques, étaient étudiées la Logique, la Cosmologie, la Psychologie, l’Ontologie, l’histoire de la philosophie, l’algèbre, la géométrie plane, la trigonométrie, la chimie élémentaire. En Philosophie (2e année) étaient étudiées la Morale, l’histoire de la philosophie complétée par des dissertations, la géométrie dans l’espace, la physique, la cosmographie, la minéralogie et la géologie, le tout complété par une révision de l’ensemble des matières.

Le pensionnat obligatoire

Une particularité du parcours étudiant au Séminaire de Saint-Hyacinthe était le pensionnat obligatoire pour les étudiants dont les parents demeuraient en dehors des limites de la Cité de Saint-Hyacinthe et des villages de Saint-Joseph et de La Providence.

Être pensionnaire signifiait vivre en permanence au Séminaire pour l’enseignement, le logement, les repas, les soins de santé, l’entretien personnel de lavage, de repassage, de literie. Une sortie par mois, le jeudi de 10 h à 16 h, était autorisée si les parents venaient chercher l’étudiant et si ses notes de conduite étaient satisfaisantes, soit au moins 6 sur 10. Les vacances de Fêtes commençaient la veille de Noël et le retour avait lieu le lendemain de la fête des Rois. Le lundi de Pâques était aussi jour de sortie. Les vacances d’été commençaient le 23 juin et la rentrée avait lieu le mercredi suivant la fête du Travail.

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