14 juillet 2011 - 00:00
Perdre une vente de 50 000 $ pour une différence de… 40 $
Par: Le Courrier
Les employés des Travaux publics de la Ville de Saint-Hyacinthe pourront bientôt se balader à bord du Ford F450 2012 acheté à Richelieu.

Les employés des Travaux publics de la Ville de Saint-Hyacinthe pourront bientôt se balader à bord du Ford F450 2012 acheté à Richelieu.


En mai dernier, la Ville de Saint-Hyacinthe a procédé à un appel d’offres par invitation afin de compléter sa flotte de véhicules avec l’acquisition d’un camion léger au bénéfice de son service des Travaux publics.Selon les règles dictées par la Loi des cités et villes pour les contrats estimés entre 25 000 et 100 000 $, la Ville devait donc inviter au moins deux soumissionnaires à lui faire leur meilleure offre. Outre le concessionnaire Ford local, elle avait ajouté à sa liste ceux de la même marque de Richelieu, de Drummondville et de Granby.Les deux derniers n’ayant pas donné signe de vie, Baril Ford et Ostiguy Ford étaient donc en lice pour cette transaction. À l’ouverture des enveloppes, le concessionnaire de Richelieu a présenté l’offre la plus basse avec un prix de 51 766,30 $ pour un camion 2 X 4 de modèle F450 de l’année 2012 avec cabine double.On parle d’un écart entre les deux soumissions d’à peine 43,29 $. « La Loi nous oblige à octroyer le contrat au plus bas soumissionnaire conforme. Nous ne pouvions pas privilégier Baril Ford même si la différence est minime », a expliqué au COURRIER Maggie Couture, chef de la division Approvisionnement à la Ville de Saint-Hyacinthe.S’il est vrai qu’on se devait d’honorer le plus bas soumissionnaire conforme, peu importe son origine, Mme Couture confirme que la Ville aurait pu modifier son appel d’offres afin de restreindre son territoire à celui de la MRC des Maskoutains.Mieux encore, l’appel d’offres aurait pu, par exemple, ne pas spécifier la marque du véhicule requis ni imposer certains critères aussi précis que la grandeur de la boîte de chargement et la puissance du moteur. « Nous l’avons déjà fait pour les véhicules des employés du service de réglementation », a rappelé Mme Couture. À l’époque, la Ville avait invité divers concessionnaires de Saint-Hyacinthe à soumissionner avant de procéder à l’acquisition de voitures compactes de type Suzuki Aério, Chevrolet Aveo ou leur équivalent. Mme Couture mentionne cependant que cette avenue était impossible dans le cas présent. « Les employés de l’atelier mécanique ont arrêté leurs critères sur certaines spécificités et nous savions que seuls les véhicules Ford pouvaient répondre à nos besoins », a-t-elle précisé.Le directeur de Baril Ford, Éric Dumouchel, estime pour sa part que la Ville devrait tout faire pour permettre aux concessionnaires de la région d’obtenir les contrats qu’elle octroie. « Il y a 18 concessions automobiles à Saint-Hyacinthe, nous payons tous des taxes et embauchons plus d’une centaine de personnes dont la plupart habitent la ville. Ce sont des facteurs dont il faudrait tenir compte il me semble. »Pour M. Dumouchel, ce n’est pas une question d’argent, mais de principe.« Nous ne faisons que 500 $ de profit sur une telle soumission et 250 $ sur une offre de service concernant une voiture, mais nous répondons aux appels d’offres locaux parce que c’est dommage de voir un véhicule de la Ville de Saint-Hyacinthe afficher le logo d’un concessionnaire de l’extérieur », a-t-il conclu, en ajoutant que Baril Ford ne présente aucune soumission à l’extérieur du territoire.

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