D’entrée de jeu, Mme Charbonneau a rappelé que les prix ont augmenté de manière exponentielle ces dernières années. Toutefois, cet épisode inflationniste n’est pas inédit puisque, pendant les années 1970, l’inflation a atteint son apogée en frôlant les 8 %. Elle indique qu’en 2024, une baisse des taux d’intérêt est envisageable et que le taux d’inflation sera inférieur à celui des deux dernières années.
« Malgré une inflation élevée et des taux d’intérêt en hausse, il y a quand même de bonnes nouvelles qui s’annoncent en 2024. Tous les deux [l’inflation et les taux d’intérêt] vont baisser. L’inflation devrait se situer entre 2 et 3 %, mais le retour à la fourchette cible de 2 % ne sera atteint que vers la fin 2025. »
L’économiste de la BDC mentionne que l’incertitude persiste sur le prix de certains produits, comme l’alimentation, et que le coût du logement demeurera élevé pour les ménages et pèsera sur leur portefeuille.
Une baisse significative des taux d’intérêt
La Banque du Canada laisse entrevoir une première baisse des taux d’intérêt vers la moitié de l’année, plus exactement vers la mi-juin.
« Le taux directeur se maintiendra à 5 % pour la première moitié de 2024, mais une première révision à la baisse est attendue à partir de cet été. On s’attend à ce qu’on finisse l’année 2024 autour de 3,5 % au niveau du taux directeur. On considère que cette baisse attendue sera suffisante pour pouvoir rétablir l’équilibre dans le paysage économique », a précisé Mme Charbonneau. Elle prévient également que les taux d’intérêt en bas de 2 % sont révolus. « Les taux inférieurs à ce pourcentage, c’est terminé. »
L’économiste de la BDC souligne que les attentes économiques pour l’année 2024 sont modérées. Malgré les indicateurs plutôt optimistes prévus cette année, les taux d’intérêt élevés continueront d’influer sur l’activité économique.
Elle considère toutefois que la politique monétaire suivie par la Banque du Canada produit jusqu’à maintenant l’effet voulu et que l’inflation recule graduellement. C’est en Colombie-Britannique, en Ontario et au Québec que le taux d’inflation est le plus important.
« En 2024, un atterrissage en douceur est certes attendu, mais les perspectives économiques sont tributaires des taux d’intérêt et de l’inflation. Il ne faut pas s’attendre à une croissance économique explosive, mais la bonne nouvelle est qu’il n’y a pas de récession à l’horizon », a-t-elle conclu.