Cette réduction d’effectifs découle d’une réorganisation effectuée par l’entreprise au fil des dernières semaines concernant les quatre usines d’abattage et de découpe de porcs situées à Saint-Esprit, à Yamachiche, à Ange-Gardien et à Vallée-Jonction. Ces établissements procèdent désormais à l’emballage de leurs produits.
La diminution des abattages et la baisse de volumes de produits expliquent principalement ces pertes d’emploi, rapporte la direction. Conformément aux dispositions de la Loi sur les normes du travail du Québec, les 61 personnes touchées garderont leur poste jusqu’au 2 septembre. Par la suite, elles auront le choix d’être réaffectées dans l’une des trois usines d’Olymel situées dans la région de Saint-Hyacinthe, soit Sainte-Rosalie, Saint-Damase ou Saint-Jean-Baptiste (Unidindon), ou de se trouver un nouvel emploi. Olymel espère que les travailleurs répondront favorablement à ce nouveau défi professionnel afin de conserver cette main-d’œuvre au sein de l’entreprise.
« On a la capacité de relocaliser tous les employés touchés par ce licenciement. On apprécie leur expérience et leur engagement envers l’entreprise et on souhaite pouvoir les ravoir dans les mêmes conditions et avantages. Des emplois leur sont réservés. C’est à voir s’ils souhaitent continuer avec nous ou non », explique Richard Vigneault, responsable des communications corporatives chez Olymel.
Présents lors de l’annonce, les représentants du syndicat des Travailleurs et travailleuses unis de l’alimentation et du commerce (TUAC 1991-P) n’ont d’ailleurs pas été surpris de cette décision rendue officielle le 8 juillet.
« On est désolés pour nos syndiqués, car ce n’est jamais une annonce qui est plaisante à entendre. Il y avait tout de même des signes avant-coureurs qui laissaient présager une telle conclusion comme le retrait de l’un des quarts de soir afin de rentabiliser les deux tables de coupe. C’est malheureusement le manque de viandes à traiter qui chamboule le plan de travail de l’usine de Saint-Hyacinthe », a affirmé Roxane Larouche, représentante nationale chez TUAC Canada, lors d’un entretien avec LE COURRIER. Toujours selon les informations fournies par le syndicat, la grande majorité des employés concernés avaient une moyenne de trois ans d’ancienneté au sein de l’entreprise.
À la suite de cette réaffectation, 117 emplois devraient tout de même être maintenus à l’usine de Saint-Hyacinthe. Les activités d’emballage et les activités liées au fondoir servant à la fabrication de saindoux, à l’entreposage de produits congelés et à la vérification de conformité de produits de bacon seront assurées à plus petite échelle par les travailleurs présents sur le plancher.
Rappelons que les salariés de l’usine Olymel de Saint-Hyacinthe avaient réussi à bonifier leurs conditions salariales lors de la réouverture de leur convention collective cet hiver.
Les employés avaient d’ailleurs accepté de prolonger ce nouveau contrat de travail jusqu’en 2030.
En mode séduction
D’ici les prochaines semaines, les équipes de ressources humaines de chaque usine concernée par les réaffectations viendront faire leur tour sur l’avenue Saint-Jacques afin d’inciter les travailleurs concernés à intégrer leur équipe. Un choix judicieux, considère Richard Vigneault, ne serait-ce que pour conserver leurs conditions de travail, et ce, malgré les nombreux postes ouverts dans d’autres industries. « Je pense que c’est avantageux pour les employés de rester auprès de nos équipes, car il y a une continuité dans le type d’emploi et dans les conditions d’embauche. On peut leur garantir que leurs années de service vont être honorées s’ils décident de changer d’établissement », renchérit-il.
Dans la même lignée, Mme Larouche voit un net avantage de demeurer à l’emploi d’Olymel afin de bénéficier des conditions obtenues au fil des années. Soutenus par leur syndicat tout au long du processus, les employés devront tout de même porter attention à certains critères de sélection avant de donner une réponse affirmative. « L’enjeu va au-delà d’un nouveau boulot. Les questions de logement, de déplacement, de conciliation travail-famille et la nature du poste peuvent être des facteurs de réflexion. Le travail ne sera d’ailleurs pas le même puisque l’usine de Saint-Hyacinthe n’était pas consacrée à l’abattage d’animaux contrairement à d’autres. Cela pourrait déstabiliser certaines personnes », conclut la représentante syndicale.