3 août 2023 - 07:00
Une cinquantaine de contraventions remises
Peu de citoyens réfractaires à l’interdiction d’arrosage
Par: Adaée Beaulieu
Les Maskoutains ont été nombreux à respecter l’interdiction d’arrosage en juillet alors que seulement 51 constats d’infraction ont été remis en lien avec cette nouvelle mesure. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Les Maskoutains ont été nombreux à respecter l’interdiction d’arrosage en juillet alors que seulement 51 constats d’infraction ont été remis en lien avec cette nouvelle mesure. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Bien que la pluie ait calmé l’ardeur des citoyens qui auraient voulu arroser leur pelouse en juillet malgré l’interdiction émise par la Ville de Saint-Hyacinthe, la majorité de la population a adhéré à cette nouvelle mesure incluse dans le règlement sur l’eau.

Selon les données fournies par le Service des communications de la Ville de Saint-Hyacinthe, 51 contraventions ont été remises en lien avec des infractions à cette nouvelle mesure, pour un total de 17 998 $. Le montant des contraventions s’élevait à 280 $ pour une personne physique et à 659 $ pour une personne morale. Il n’est pas possible pour le moment de savoir si, parmi ces 51 constats, il y a eu des récidivistes. On sait toutefois que sept citoyens ont dénoncé un voisin.

Sur les dix conseillers municipaux que LE COURRIER a réussi à joindre, neuf ont indiqué ne pas avoir reçu de plaintes des citoyens de leur quartier, à leur grande surprise. Seul le conseiller de La Providence, Bernard Barré, a mentionné avoir rencontré « quelques exceptions », même s’il dit que tout s’est bien passé en général.

La conseillère du district Saint-Joseph, Mélanie Bédard, a raconté que les citoyens qu’elle a consultés étaient tous en faveur de cette nouvelle mesure, même ceux qu’elle aurait cru réfractaires.

Pour sa part, la conseillère du district Saint-Sacrement, Annie Pelletier, s’est fait interpeller par des citoyens qui voulaient féliciter la Ville de bien appliquer le règlement. L’un d’eux s’est dit satisfait de voir un résident recevoir une contravention.

Prolonger la période d’interdiction?

Le conseiller du district Sainte-Rosalie, Donald Côté, a raconté avoir lancé à la blague au conseil que l’interdiction aurait dû être appliquée en août et non en juillet en raison de la météo. Néanmoins, certains conseillers songent réellement à cette idée ou plutôt à prolonger l’interdiction.

Mme Bédard croit que les mois de juillet et d’août pourraient être ciblés. À son avis, cela permettrait d’assurer une certaine prévisibilité, contrairement aux avis spontanés d’interdiction autorisés par la directrice générale lors de canicules. Pour sa part, le conseiller du district Cascades, Jeannot Caron, a suggéré que deux semaines soient ajoutées avant ou après le mois de juillet. Il a aussi évoqué l’idée que l’utilisation de l’eau potable soit limitée sur les chantiers de construction, nombreux au centre-ville.

Puisque la mesure a été intégrée au règlement sur l’eau, il est certain que l’interdiction d’arrosage des pelouses en juillet sera de retour l’an prochain. Reste à voir si elle sera bonifiée.

L’importance du geste

Il n’est pas possible pour le moment de savoir combien de litres d’eau potable l’interdiction d’arroser les pelouses a permis d’économiser par rapport à l’an dernier. Rappelons que la moyenne durant le mois de juillet en 2022 a été de 35,4 millions de litres d’eau par jour et, pour l’année entière, la consommation moyenne a été de 31,3 millions de litres par jour.

Même sans connaître encore l’impact direct sur la consommation d’eau potable, le conseiller du district Yamaska, Pierre Thériault, considère que l’interdiction est une mesure essentielle puisque les ressources s’épuisent. « Nous sommes à la limite de l’eau potable que nous pouvons puiser dans la rivière Yamaska. L’an passé, nous avons dû piger dans la réserve d’eau de l’avenue Carillon », a-t-il illustré.

Le conseiller du district Sacré-Cœur, David Bousquet, qui siège au comité consultatif en développement durable, abonde dans le même sens. « Tous les membres du comité, dont les experts, sont unanimes : la question de l’utilisation de l’eau potable sera cruciale dans les prochaines années », a-t-il mentionné. Il a ajouté que le débit de la rivière est moindre qu’auparavant lors des étés où la pluie est moins abondante.

M. Bousquet croit que des pratiques beaucoup plus responsables pour préserver l’environnement doivent être adoptées par les citoyens. Il donne l’exemple de remplacer le gazon par d’autres types de recouvrement de sol qui exigent moins d’utilisation d’eau potable. D’ailleurs, la conseillère du district Saint-Joseph a remarqué qu’un résident de l’avenue Saint-Louis a remplacé son gazon par du gravillon et que d’autres citoyens du quartier ont ajouté plus de plantes. Plusieurs ont aussi profité de la subvention de la Ville pour l’achat d’un baril récupérateur d’eau de pluie. Mélanie Bédard croit aussi que plus d’arbres devraient être plantés alors que la canopée dans son quartier atteint seulement 12 %. « Nous sommes sur la bonne voie avec le déneigement écologique et cette interdiction d’arrosage alors que les changements climatiques sont les mots de l’heure. Chaque petit changement compte », a lancé la conseillère.

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