4 août 2022 - 07:00
Une équipe de la LHJMQ à Saint-Hyacinthe
Peu réaliste
Par: Martin Bourassa
Martin Bourrassa

Martin Bourrassa

À la recherche d’un sujet léger et rafraîchissant à commenter pour lancer le mois d’août, je me suis laissé distraire par une manchette divertissante au possible du quotidien Le Devoir et traitant… du hockey junior!

À la Une de l’édition du 29 juillet, il n’était pas question d’un scandale sexuel impliquant des joueurs d’une équipe junior ni de la reprise du championnat mondial junior 2022 en Alberta. La nouvelle du jour traitait du déménagement possible du Titan d’Acadie-Bathurst près de Montréal. « L’acquisition du Titan par le grand patron du réseau Fix Auto, Steve Leal, est conditionnelle au déménagement de l’équipe sur la Rive-Sud montréalaise », écrivait-on en précisant que la transaction restait à être approuvée.

Pourquoi en parler dans Le Courrier de Saint-Hyacinthe, demandez-vous? Parce que dans la liste des destinations possibles, du moins envisagées, on trouve Saint-Hyacinthe, la jolie. Et bien d’autres options, car la liste des destinations est longue comme le bras. On y trouve aussi Montréal, Boucherville, Chambly, Châteauguay, Longueuil, Saint-Constant et Saint-Jean-sur-Richelieu.

Si le nom de Saint-Hyacinthe n’avait pas été évoqué noir sur blanc, je ne vous en parlerais même pas. Mais puisque c’est le cas et que le maire de Saint-Hyacinthe, André Beauregard, a prêté attention au dossier, amusons-nous à dégonfler la balloune des nostalgiques, s’il y en a, qui souhaitent le retour du Laser de Saint-Hyacinthe comme d’autres le retour des Expos ou des Nordiques de Québec.

Pour la petite histoire, rappelons que Saint-Hyacinthe a déjà abrité une équipe de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) de 1989 à 1996. L’équipe nous arrivait de Verdun et elle est repartie sept ans plus tard vers Rouyn-Noranda où elle repose toujours.

Ce bref passage chez nous aura été mouvementé autant sur la glace que dans les bureaux. L’effet de nouveauté n’a pas duré malgré des résultats plus que respectables sur la glace grâce aux performances des Poulin, Charles et Patrick, Gendron, Drolet, Brodeur et compagnie.

Ce départ ne s’est pas fait dans la douleur et il n’a pas laissé un grand vide sur la glace de Stade L.-P.-Gaucher. Depuis la perte du Laser, on a surtout vu se succéder des équipes de calibre senior de 2001 à 2009, dans les belles années de la Ligue nord-américaine de hockey. Pensons au Cousin, au Cristal, au Top Design et aux Chiefs.

Ces dernières saisons, au niveau compétitif et de développement, les éternels Gaulois midget M18 AAA ainsi que les Lauréats du Cégep de Saint-Hyacinthe dans le junior se partagent les meilleures heures de glace. Du hockey senior a fait une brève tentative l’an dernier, mais l’aventure du Condor s’est terminée en queue de poisson, faute de spectateurs et d’investisseurs intéressés.

De là à penser que Saint-Hyacinthe a perdu de son lustre et n’est plus une bonne ville de hockey il n’y a qu’un pas, alors que ni les Gaulois ni les Lauréats ne font courir les foules en saison régulière.

L’ambitieux défi de présenter la prochaine édition des championnats nationaux M18 au printemps, la Coupe Telus, sera l’occasion de démontrer le contraire ou de confirmer cette impression.

Cela dit, le retour du hockey junior majeur chez nous pourrait-il réussir?

Pour dépanner peut-être, mais là encore, permettez-moi d’en douter. Le retour sur l’investissement a toujours posé problème par le passé à Saint- Hyacinthe et la rentabilité n’est pas l’apanage des équipes de la LHJMQ. À moins d’être prêt à engloutir une fortune.

Parlant de ça, le prochain propriétaire du Titan souhaite que la future ville hôtesse de son club soit prête à financer la construction d’un nouvel aréna ou la rénovation d’un amphithéâtre existant.

À cet égard, la mise à niveau du Stade L.-P.-Gaucher est en marche, mais il n’est aucunement question d’une transformation en profondeur malgré l’investissement d’une douzaine de millions qu’elle commande. On veut mettre ça juste assez sur la coche pour ne pas avoir trop honte quand la visite débarquera le printemps prochain. Et comme la LHJMQ exige une capacité d’environ 4000 sièges, nous ne sommes pas dans le coup avec nos quelque 2050 places assises sur des bancs.

À moins que le prochain propriétaire du Titan ne soit bien mal pris, vous pouvez attendre encore un peu avant de réservervos billets de saison!

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