18 mai 2023 - 07:00
Il multiplie les achats immobiliers depuis deux ans
Philippe Foisy partage sa vision du centre-ville
Par: Sarah-Eve Charland
Philippe Foisy a participé à plus d’une trentaine d’acquisitions au centre-ville depuis 2021. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Philippe Foisy a participé à plus d’une trentaine d’acquisitions au centre-ville depuis 2021. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Sans préciser sa définition de l’abordabilité, Philippe Foisy, l’un des deux investisseurs ayant acquis plus d’une trentaine d’immeubles au centre-ville de Saint-Hyacinthe, se dit sensible aux enjeux sociaux touchant le quartier.

Certains immeubles qu’il a acquis depuis deux ans seront reconstruits, d’autres rénovés. Il y a trois semaines, LE COURRIER avait répertorié 29 transactions. Depuis, les promoteurs ont acheté deux autres immeubles, un au 475-477, avenue Brodeur à 279 500 $ et un autre au 466-470, avenue de la Concorde Nord à 434 000 $. Le montant global de la trentaine de transactions s’approche du 12,7 M$.

Après la publication d’un article dans nos pages, Philippe Foisy a accepté d’accorder une entrevue au COURRIER. Invité à se prononcer sur de futures transactions, il a répondu que cela n’était pas impossible.

« Pour ce qui est des projets de développement, je ne peux pas tant élaborer. Il y a des démarches avec la Ville, il y a de la compétition sur le marché. La dernière chose que je voudrais, c’est que des gens viennent troubler [nos projets]. Je crois qu’on essaie de faire quelque chose de très beau au centre-ville », assure-t-il.

« Notre croissance en immobilier s’est faite de façon organique. Nos propres projets réussissent bien et en génèrent de nouveaux. On peut dire que l’investissement du centre-ville a été vu assez rapidement comme un projet global. Cela a mené à plusieurs acquisitions. Pour nous, c’est plus qu’un projet immobilier, c’est un projet humain, financier et de développement économique », poursuit-il.

Il a confirmé vouloir faire appel au programme APH Select de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) qui consiste à utiliser un système de pointage pour déterminer des incitatifs financiers basés sur l’abordabilité, l’efficacité énergétique et l’accessibilité d’immeubles. Cet incitatif sera utilisé autant pour les projets de remplacement d’immeuble que de rénovation.

Le milieu communautaire a pour sa part relevé certaines inquiétudes sur la faisabilité de rénover ou de construire avec les coûts de construction actuels et d’offrir des logements abordables. Philippe Foisy reconnaît que le programme de la SCHL ne pourra pas « tout régler ». Il propose ainsi la mise sur pied d’une fondation qui sera affiliée à Beatimo – Capital, entreprise fondée par Philippe Foisy et son demi-frère Gabriel Lachance-Foisy, et qui aura pour objectif d’offrir de l’aide financière aux familles pour payer le loyer. Pour lui, qu’est-ce que l’abordabilité? « J’ai de la misère à mettre des chiffres là-dessus. »

Certains vendeurs d’immeubles peuvent être sollicités à investir dans l’entreprise, mais cela n’est pas une obligation, précise-t-il.

Dans l’avis public concernant la mise en vente d’immeubles pour défaut de paiement des taxes municipales publié dans LE COURRIER du 4 mai, sept immeubles appartenant à Philippe Foisy et à Gabriel Lachance-Foisy y apparaissaient. L’ensemble des bâtiments figurant dans l’avis public présentait des arrérages de taxes, de droits de mutation et de facturation d’eau au compteur pour l’année 2022. En date du 11 mai, seulement deux immeubles figuraient toujours sur la liste.

Se présenter

Philippe Foisy a œuvré dans le domaine de l’assurance pendant près de 10 ans, dont à la Survivance compagnie mutuelle d’assurance-vie, au centre-ville de Saint-Hyacinthe. C’est donc en tant que travailleur qu’il a connu le centre-ville maskoutain.

« J’aimais le centre-ville. J’aimais descendre au marché public, aller à la Piazzetta ou à l’Escabèche. Je connaissais le centre-ville juste d’un point de vue de travailleur. À force de faire de l’immobilier, on développe l’œil. En revenant à Saint-Hyacinthe pour toute sorte d’occasions, j’ai remarqué que le centre-ville était un endroit très beau. Je trouve qu’il y a une richesse. Il y a un côté patrimonial évident. J’aime l’ADN du centre-ville de Saint-Hyacinthe. Il y a des parties qui ont besoin d’amour. J’ai vu le centre-ville comme un marché immobilier intéressant pour toute sorte de raisons », affirme-t-il.

Ayant lui-même grandi dans une coopérative d’habitation, il souhaite casser l’image traditionnelle des promoteurs. « Comme promoteur immobilier, je sais que les gens ont leur propre idée. C’est correct. Et je comprends parfaitement pourquoi. Je comprends que les actions devront suivre. J’aimerais dire qu’on fait déjà notre part pour se différencier de la moyenne. En immobilier, l’approche humaine a beaucoup été négligée. Je suis le premier à le reconnaître. C’est ce qu’on veut mettre de l’avant. »

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