2 juillet 2020 - 13:21
Piétonnisation : c’est parti!
Par: Rémi Léonard

C’est à partir d’aujourd’hui (jeudi) qu’on pourra circuler à pied au milieu de la rue des Cascades. Notre photo a été prise ce mardi, avant le début du projet pilote. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

C’est à partir d’aujourd’hui (jeudi) qu’on pourra circuler à pied au milieu de la rue des Cascades. Notre photo a été prise ce mardi, avant le début du projet pilote. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Après en avoir parlé durant des semaines, la piétonnisation de la rue des Cascades devient maintenant une réalité. Ce jeudi marque le début de ce projet pilote qui s’étendra durant les cinq prochaines fins de semaine, soit du jeudi au dimanche jusqu’au 2 août.

Le conseiller du secteur et initiateur de l’idée, Jeannot Caron, invite maintenant tout le monde à « s’approprier l’événement et à travailler positivement » pour en faire une réussite. Il ne cache toutefois pas sa déception de voir le projet débuter aussi tard dans l’été et sur une plage de temps plus réduite.

Comme plus tôt ce printemps, il demeure convaincu que cet aménagement pourra contribuer à ce que les gens se sentent « en sécurité » au centre-ville et qu’ils y reviennent. « Il y en a qui sont toujours en confinement, qui ont des réticences, et qu’on n’a pas encore revu au centre-ville », a-t-il fait valoir.

Pour lui, ce projet sur cinq semaines est un « minimum » pour tester l’idée. « C’est certain qu’il y aura des ajustements » au fil des semaines, a-t-il aussi indiqué. L’élu municipal soutient déjà qu’il sera « difficile d’évaluer » réellement l’impact de ce nouvel aménagement après seulement un mois.

Chose certaine, « c’est en se tenant tous ensemble » que le centre-ville va se relever, a-t-il dit, en parlant de l’impact de la pandémie, mais aussi de la crise plus générale qui frappait déjà le centre-ville, et notamment le commerce de détail qu’on y retrouve.

Des positions arrêtées

Chez les commerçants, les opinions divergentes ne semblent pas avoir beaucoup bougé. Du côté de la boutique Chaussures à vos pieds, le propriétaire Yvan Migner reste sur la même impression que lorsque le projet a été annoncé il y a quelques semaines. Il parle d’une initiative qui a été imposée et qui risque d’être un irritant pour sa clientèle. Rencontré quelques jours avant le début du projet, il disait néanmoins vouloir faire preuve d’optimisme. « J’ai bien hâte de voir ça. On va l’essayer et peut-être on aura des résultats surprenants », a-t-il commenté.

Disant se baser sur son expérience acquise dans le commerce de détail, il ne croit toutefois pas que la formule soit adaptée à des « commerces de destination » comme ceux qui se trouvent sur la Cascades. Il a aussi une pensée pour les clients à mobilité réduite ou qui devront transporter de lourds paquets.

Pour lui, avec les effets déjà importants de la pandémie, ce n’était tout simplement pas le temps de tenter ce genre d’approche. Dans le contexte actuel, « on n’avait pas besoin de prendre du temps pour débattre de ça », a-t-il aussi affirmé.

Des restrictions qui dérangent

Autre son de cloche du côté du bar Le Zaricot, où l’on veut profiter de l’ambiance créée par la piétonnisation pour « attirer des gens au centre-ville » et leur offrir une « expérience agréable », a commenté Jean-François Rivest, copropriétaire de l’établissement. Il croit ainsi pouvoir « charmer » les visiteurs et du même coup « montrer aux sceptiques que c’est une bonne idée [la piétonnisation] », a-t-il ajouté.

Il ne cache toutefois pas sa déception devant l’impossibilité d’étendre les terrasses dans l’emprise publique, ajoutant qu’il aurait aimé que la Ville « donne un peu plus d’air » aux bars, aux cafés et aux restaurants de la rue des Cascades.

Il a même transmis une lettre au conseil avec les appuis recueillis pour que les élus permettent d’étendre davantage les terrasses lors des week-ends piétons. Des contraintes de sécurité ont été soulevées pour justifier cette restriction, mais il était pourtant possible lors des années précédentes d’installer des chaises et des tables dans la rue lors d’activités comme les Rendez-vous urbains, a fait valoir Jean-François Rivest. En date de mardi, il n’avait pas encore reçu de réponse à cette demande.

Dans la configuration actuellement permise, l’espace disponible pour la terrasse du Zaricot ne correspond qu’à deux cases de stationnement, soit bien peu considérant la distanciation à respecter.

« Ça va être un bon test », a tout de même lancé Jean-François Rivest en parlant de la Cascades piétonne, espérant même que l’expérience soit si concluante qu’elle soit finalement prolongée en août.

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