Car René Lussier est une figure dominante de la musique québécoise expérimentale, jazz et folk depuis 50 ans.

Plus d’une trentaine d’albums, une cinquantaine de musiques de film et on étudie encore aujourd’hui son chef d’oeuvre : Le trésor de la langue, classique de la contre-culture célébrant la musicalité de la langue française. En plus d’être à l’avant-garde, c’est un virtuose qui peut tout faire et il choisit de faire autre chose!

Bref, une légende vivante que j’ai vue lors du festival Ligue Rock.

La réalité, c’est qu’une telle soirée serait impossible sans, quelque part, une subvention du ministère de la Culture, de Musicaction ou du Conseil des Arts. Attention, on ne parle pas de subventions à la Northvolt, mais de peanuts, pour aider les musiciens à payer le camion, le gaz pis les sandwichs.

Donc, quand un entrepreneur de la pizza déclare que « l’argent du peuple est dilapidé pour du contenu culturel de marde, que si un artiste ne vend pas, on ne devrait pas l’aider », c’est d’une pauvreté intellectuelle dont on n’a pas les moyens.

Car la valeur d’un René Lussier est immense même s’il ne « vend pas ».

Il ne remplit pas le Centre Bell, ne va pas au Festival de la Poutine ou à Big Brother Célébrités, mais il influence les artistes qui y vont.

Quoi qu’ils en disent, les entrepreneurs n’investissent pas dans la culture. Ils dépensent pour du placement de produits dans le Centre Bell, le Festival de la Poutine et Big Brother Célébrités, ils n’aident pas René Lussier à faire de la tournée.

C’est nous qui le faisons, et ce n’est pas une dépense, c’est un investissement.