La semaine dernière, LE COURRIER rapportait que la Ville avait lancé un règlement d’emprunt de 12,8 M$ pour aménager la place des spectacles et la portion de la promenade Gérard-Côté à proximité. Cette nouvelle estimation est deux fois plus élevée que celle réalisée l’automne dernier. La partie de la promenade qui permettra de rejoindre la nouvelle bibliothèque sera construite ultérieurement.

« On a accueilli la nouvelle avec inquiétude en pensant à la capacité de payer des contribuables, mais on n’était pas surpris. On n’a jamais été contre le fait de rénover la promenade, mais on a toujours souhaité une promenade sobre et fonctionnelle. Au moment de la campagne électorale, on était déjà dans un contexte inflationniste concernant le coût des matériaux et de la main-d’œuvre. On l’appréhendait et on voyait venir tout ça », affirme Mme Demers.

Avec cette nouvelle estimation, elle se questionne donc sur le temps que cela prendra pour réaliser de bout en bout la promenade Gérard-Côté et sur le coût total. « Qu’est-ce que le conseil va faire si les soumissions sont plus hautes que prévu? Est-ce qu’on est dans une spirale où il faudra à tout prix finir le projet tel qu’il est conçu? »

Selon Mme Demers, le modèle à privilégier est de financer les projets municipaux dans un calcul un tiers, un tiers, un tiers, notamment avec les autres paliers gouvernementaux ou avec des investisseurs privés. Bien que le maire de Saint-Hyacinthe, André Beauregard, affirme vouloir interpeller les députés, Mme Demers n’y fonde pas beaucoup d’espoir.

« Mais je le souhaite. Le réaménagement de la promenade, c’est un vieux dossier urgent à la Ville de Saint-Hyacinthe. L’ancien maire, Claude Corbeil, cognait déjà aux portes pour avoir des subventions. C’est récurrent cette difficulté à aller chercher des subventions. Je crois qu’il est peu plausible qu’il y ait plusieurs enveloppes qui vont rétablir la donne. Il faut être réalistes », mentionne-t-elle.

Saint-Hyacinthe unie demande donc plus de transparence. « Au dernier conseil, ce n’était pas rien : le conseil acceptait un emprunt de 12,8 M$. Le sujet a été traité au point 49 après 2 h 15 d’échanges. Durant le mot d’ouverture, le maire n’a pas dit un mot en lien avec cet emprunt. Il n’y a pas beaucoup de communication pour les citoyens. À part l’article du Courrier de Saint-Hyacinthe, il n’y a pas beaucoup de choses qui ont émané du conseil », déplore-t-elle.

Des députés ouverts à accueillir le maire

Le maire André Beauregard a assuré vouloir cogner aux portes des députés provincial et fédéral afin d’obtenir des financements supplémentaires pour la rénovation de la promenade Gérard-Côté.

La députée de Saint-Hyacinthe, Chantal Soucy, a tenu à rappeler avoir obtenu une subvention de 5 M$ par décret ministériel pour l’aménagement de la place des spectacles. Pour du financement supplémentaire, « je l’invite à cogner à ma porte. Je vais l’accueillir pour qu’on regarde ça ensemble », a-t-elle ajouté.

Le député de Saint-Hyacinthe–Bagot, Simon-Pierre Savard-Tremblay, a affirmé travailler avec la Ville pour obtenir des fonds fédéraux. « Nous sommes toujours à l’affût des programmes fédéraux et avions d’ailleurs attiré l’attention de l’équipe municipale sur le Fonds pour le transport actif l’an dernier. Nous allons également regarder de près le budget de Chrystia Freeland [ministre des Finances] pour l’année 2023, fraîchement déposé, pour voir s’il contient des opportunités. Nous n’excluons pas non plus d’approcher certains ministres afin de solliciter leurs budgets discrétionnaires. »