Plusieurs choses m’ont fait plaisir aux élections municipales. Premièrement, je n’aurais jamais pensé avoir un jour l’occasion d’écrire « plaisir » et « élections municipales » dans la même phrase.
Deuxièmement, enfin! Enfin, un mouvement amenant plus de femmes, de jeunes et de diversité dans un milieu qui en manquait cruellement. Bon. C’est un mouvement qui semble un peu plus lent par endroits… c’est un cliché, mais avec un fond de vérité, ce qui se passe dans les grandes villes arrive toujours plus tard en campagne.
Troisièmement, 5 des 10 plus grandes municipalités du Québec seront dirigées par des femmes. Cette statistique a soulevé l’indignation de quelques vieux messieurs qui se sont énervé le poil des oreilles comme si les éclats d’un plafond de verre leur étaient tombés dessus… et cela m’a procuré une énorme satisfaction. C’était comme voir des dinosaures au musée tellement leur pensée est fossilisée.
Ces vulgaires séculaires sont l’écho lointain d’un Québec révolu. Un Québec où il fallait du vieux monsieur blanc tout le tour de la table pour décider à la place de tout le monde. Un Québec où les villes étaient les chasses gardées d’un boys club de gens d’affaires, de chambres de commerce et de promoteurs immobiliers. Un Québec où l’on gagnait ses élections en ne promettant rien d’autre que de baisser les taxes, de mettre de l’asphalte pis de ramasser la neige.
Un Québec où l’on perdait ses élections si on osait parler de pistes cyclables, de canopée urbaine ou d’inégalités sociales. Un Québec où les femmes, les jeunes, les minorités, l’écologie et les idées progressistes étaient reléguées sur les lignes de côté. Ce Québec n’existe plus. Un autre se construit. Et dimanche, ce n’était qu’un début.