1 décembre 2022 - 07:00
Dénombrement des itinérants
Plus de 85 personnes rencontrées à Saint-Hyacinthe et les environs en une seule soirée
Par: Adaée Beaulieu
Le dénombrement des itinérants du 11 octobre a permis d’identifier 85 personnes en situation d’itinérance dans la région de Saint-Hyacinthe. Photo Pexels

Le dénombrement des itinérants du 11 octobre a permis d’identifier 85 personnes en situation d’itinérance dans la région de Saint-Hyacinthe. Photo Pexels

Selon les données officielles du CISSS de la Montérégie-Est, ce sont 85 itinérants visibles qui ont été comptabilisés lors du dénombrement officiel, qui a eu lieu le 11 octobre entre 18 h et minuit dans la grande région de Saint-Hyacinthe. Le but de l’exercice était de dresser le troisième portrait de l’itinérance dans les différentes régions du Québec.

Toutefois, les organismes impliqués considèrent que ce chiffre n’est pas si représentatif. « C’est comme une photographie. C’est comme si on va dans un party et qu’à 21 h, on prend une photo, mais ce qui se passe à 21 h ou à 23 h peut être complètement différent », affirme la directrice du Centre d’Intervention- Jeunesse des Maskoutains, Josianne Daigle, qui chapeautait la démarche.

Elle note d’ailleurs que certains itinérants n’ont peut-être pas été rencontrés si les personnes qui faisaient le dénombrement étaient toutes occupées à faire remplir des formulaires à d’autres individus.

Elle ajoute même qu’en 2018, certains intervenants du milieu communautaire avaient boudé la démarche. La situation a toutefois été quelque peu différente cette année puisque le taux de participation des organismes communautaires a été de 20 % plus élevé, selon Chantal Vallée, agente d’information de la Direction des communications et des affaires publiques du CISSS de la Montérégie-Centre.

Néanmoins, la directrice de l’Auberge du cœur Le Baluchon, Suzanne Demers, et le conseiller municipal du district Cascades, Jeannot Caron, ont eux aussi fait le comparatif avec une photographie qui ne donne pas une image complète de la situation. À titre d’exemple, le Centre d’Intervention-Jeunesse des Maskoutains a accueilli 110 personnes en urgence avec ses cinq places disponibles entre avril 2021 et mars 2022 et au moins 500 personnes ont vécu une période d’itinérance durant la même période. De plus, en raison de la hausse de 50 % des demandes, une place d’urgence a été ajoutée cette année. Les personnes hébergées en raison de violence conjugale ou qui sont en thérapie ou en prison ne sont pas comptabilisées ni celles qui dorment chez des amis ou dans leur voiture.

La députée provinciale de Saint- Hyacinthe, Chantal Soucy, considère que le dénombrement est difficile à faire et qu’il faut saluer la démarche.

Solutions

La création de logements sociaux est la principale solution proposée par tous les acteurs interrogés. Actuellement, M. Caron mentionne qu’une cinquantaine de places seront créées au 1621-1645, rue Girouard et au 1400, rue Saint-Antoine, mais que ce ne sera pas suffisant. La députée Soucy ajoute aussi que sept chambres d’urgence sont disponibles sur l’avenue de la Concorde Nord, mais admet qu’il pourrait y avoir plus de logements sociaux. Elle évoque d’ailleurs les nombreux incendies survenus ces dernières années à Saint-Hyacinthe et qui ont fait perdre plus de 200 logements abordables, selon la directrice du Centre d’Intervention-Jeunesse des Maskoutains.

Toutefois, la députée rappelle que des projets doivent être déposés pour que le gouvernement provincial investisse. Elle souligne d’ailleurs le travail du directeur général de l’Office d’habitation des Maskoutains et d’Acton (OHMA), Jean-Claude Ladouceur, qui recherche notamment des terrains.

Le conseiller du centre-ville a aussi soulevé l’importance du partenariat entre la Sûreté du Québec et les travailleurs de rue. La députée a confirmé qu’actuellement, deux de ces derniers sont à la disposition des policiers à temps plein.

image