8 juillet 2021 - 07:00
Pénurie de logements
Plus de peur que de mal à Saint-Hyacinthe
Par: Eliane Tremblay-Moreau
Les ménages qui se cherchent un logis à Saint-Hyacinthe ont encore quelques choix qui s’offrent à eux. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Les ménages qui se cherchent un logis à Saint-Hyacinthe ont encore quelques choix qui s’offrent à eux. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

L’approche du 1er juillet a donné bien des sueurs froides aux ménages qui étaient à la recherche d’un loyer. Les organismes soutenant les locataires possédaient une trentaine de dossiers de personnes toujours à la recherche d’un loyer alors que le taux d’inoccupation de la ville était à 0,2 %.

Julie* s’est fait évincer de son logement situé à La Providence en raison de problèmes financiers. « Avec la pandémie, j’avais beaucoup de difficulté à payer mon loyer. J’avais deux mois de retard et mon propriétaire ne voulait pas faire d’entente, donc il m’a expulsée », raconte-t-elle.

Julie n’était admissible à aucun programme d’aide puisque ses revenus excédaient le seuil de 24 000 $ et que son dossier auprès du Tribunal administratif du logement était une embûche majeure pour les propriétaires.

« Je ne savais plus quoi faire! Un soir, je cherchais désespérément un logis sur Facebook et je suis tombée sur une publication d’une personne qui était un peu dans la même situation que moi. Elle disait que l’Office d’habitation des Maskoutains et d’Acton (OHMA) l’avait prise sous son aile. Je les ai contactés et ils m’ont aidée. Ils ne jugent pas notre passé, ils regardent notre présent », poursuit-elle. L’OHMA lui a trouvé un appartement où elle habite en attendant d’emménager dans son nouveau logement au début août.

Suivi du 1 juillet

La journée des déménagements s’est bien passée, d’après le directeur général de l’OHMA, Jean-Claude Ladouceur. « Je m’attendais à ce que nous recevions plus de demandes, mais nous nous étions très bien préparés. Nous n’avons pas eu besoin d’utiliser des chambres d’hôtel ni d’entrepôts. Nous avions réservé des logements libres pour pouvoir les louer temporairement au besoin et nous avions l’appui de la Ville », affirme-t-il. Personne ne s’est retrouvé à la rue dans la région de Saint-Hyacinthe, assure M. Ladouceur.

Le conseiller municipal Jeannot Caron avoue être allé se promener sur la rue Girouard pendant la fin de semaine des déménagements. « J’ai croisé notre dévoué Jean-Claude Ladouceur, qui était en train d’accompagner un nouveau locataire dans un bâtiment de la rue Girouard. Je suis allé le visiter avec lui pour constater qu’il restait encore quelques places disponibles. Contrairement à ce que nous entendons sur les réseaux sociaux, la majorité des gens ont réussi à trouver un logement », a-t-il dit lors de la séance du conseil municipal du 5 juillet. L’OHMA accompagne 37 ménages, et 487 foyers étaient sur la liste d’attente.

« Il y a une pénurie de logements abordables dans la ville. C’est plus difficile pour les promoteurs d’offrir des loyers accessibles à cause des forts coûts reliés à la construction. Les matériaux neufs coûtent cher. Il faudrait des programmes pour les aider à proposer des loyers pour ceux à moindre revenu », mentionne Jean-Claude Ladouceur.

Rencontre avec la ministre

La députée de Saint-Hyacinthe, Chantal Soucy, et la ministre des Affaires municipales et de l’Habitation du Québec, Andrée Laforest, ont rencontré récemment l’OHMA afin de discuter des enjeux d’habitation dans la région.

M. Ladouceur a relevé deux enjeux importants dans la ville, soit la pénurie de logements abordables et l’accès aux logis. « La ministre Laforest est très préoccupée par la lourdeur des enjeux et travaille sur un programme accéléré qui règlera le problème », indique Jean-Claude Ladouceur.*prénom fictif

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