Concrètement, plutôt que de se casser la tête pour savoir ce qui peut se retrouver dans le bac de récupération, entre autres en vérifiant les numéros sur les plastiques, les citoyens peuvent simplement y déposer tous les contenants, emballages et imprimés. La liste des matières acceptées est donc désormais la même partout au Québec pour plus de simplicité. « C’est plus intuitif », a mentionné le directeur de la RIAM, Réjean Pion.
« C’est une petite révolution que nous faisons ensemble. Le citoyen doit avoir confiance que ce qu’il y a dans le bac, nous nous en occupons. Ce n’est plus à lui de décoder, mais aux producteurs des produits de prendre la responsabilité. Nous nous engageons à ce que les citoyens aient l’heure juste », a renchéri le vice-président collecte sélective d’EEQ, Mathieu Guillemette, de passage à Saint-Hyacinthe récemment.
Bien sûr, certains produits ne sont pas nécessairement recyclés une fois triés, mais cela permet de mieux calculer ce qui se retrouve à l’enfouissement et d’encourager l’utilisation de plus de matières recyclables par les entreprises. En cas de doute, il est préférable de tout mettre dans le bac de récupération, sachant qu’un produit a une chance sur quatre d’être recyclé, a expliqué M. Guillemette.
Selon les plus récentes données, 76 % des produits qui se retrouvent dans le bac de récupération sont recyclés. Le but est que ce pourcentage augmente, mais cela pourra prendre quelques années, a souligné Mathieu Guillemette. Déjà, les producteurs payent plus si leurs produits sont emballés dans des matériaux difficilement recyclables. Des recherches sont aussi en cours pour trouver de nouveaux matériaux recyclables, par exemple, une alternative au sac de croustilles. « Nous faisons beaucoup de travail invisible. »
Aussi, les citoyens ne peuvent toujours pas mettre des objets à côté de leur bac lors de la collecte, mais, avec la consigne à venir d’ici deux ans pour les contenants en verre, plus d’espace sera libéré dans le bac. D’ici là, M. Guillemette a assuré que EEQ fera de son mieux pour s’assurer de continuer de bien gérer le verre.
D’ailleurs, il a tenu à souligner que la contamination des autres matériaux par le verre n’est plus vrai comme c’était le cas il y a environ 10 ans. « Le but est vraiment d’uniformiser partout au Québec. Éventuellement, il y aura aussi des bacs bleus partout. Nous en achetons depuis deux ans, mais nous prévoyons une transition complète d’ici 5 à 10 ans », a souligné M. Pion.
Réorganisation de la facturation
Réjean Pion prévoit aussi que les 25 municipalités qui sont rattachées à la RIAM n’auront plus à payer de factures pour la collecte des matières recyclables à l’organisme à compter de l’été puisqu’elle facturera 100 % des coûts à EEQ. Pour le moment, la RIAM doit assurer les coûts pour les premiers mois et sera ensuite remboursée par EEQ avant l’été. Déjà, ce changement s’est fait ressentir dans plusieurs budgets municipaux où les tarifs pour les collectes des matières recyclables ont été revus à la baisse dans bien des cas.
C’est en 2026 que le vrai impact se fera sentir alors que la RIAM mettra à exécution de nouveaux contrats. Pour la première fois, il y en aura un pour la collecte des matières recyclables et un autre pour celle des déchets et des matières organiques. L’appel d’offres pour cette dernière devrait être prêt en février et celui pour la collecte des matières recyclables en mars. C’est EEQ qui demande que deux appels d’offres distincts soient lancés pour s’assurer que la facture ne reflète que la collecte des matières recyclables. De plus, dans ce nouveau contrat, c’est EEQ qui assurera les coûts reliés au centre de tri et la RIAM continuera de défrayer ceux pour la collecte et le transport.
D’ailleurs, les matières recyclables seront envoyées au centre de tri de Drummondville plutôt qu’à celui de Granby, une décision prise par EEQ.
Pas de collectes séparées du verre
La RIAM ne prévoit pas instaurer des lieux de collecte du verre distinct sur son territoire. Selon M. Pion, cela ne sera pas nécessaire puisque les matières recyclables seront envoyées au centre de tri de Drummondville plutôt qu’à celui de Granby à compter de 2026. Ce centre de tri fait partie des 30 % qui recyclent le verre.
Depuis quatre ans, les matières recyclables étaient plutôt envoyées au centre de tri de Granby, qui ne recycle pas le verre. En raison du fonctionnement du circuit, il y a un peu trop de métal, de papier et de plastique mélangé avec le verre pour envisager son recyclage. Il est par ailleurs transformé en recouvrement pour les déchets dans les sites d’enfouissement, au lieu d’être directement enfoui.