Il est vrai que la première tentative semblait un peu futile. Après tout, la Polestar 1 (notez la poésie dans les noms) était davantage un étalage de technologie qu’une véritable voiture. À près de 200 000 $ l’unité, conçue à la main ou presque, elle ne servait qu’à affirmer qu’une nouvelle compagnie arrivait.
La réalité, c’est la Polestar 2 qui l’amène. La berline, plus abordable et 100 % électrique lancée l’année dernière, a déjà plus de chance de percer. Surtout que la dernière venue, et celle que j’ai eu l’occasion de mettre à l’épreuve au cours des derniers jours, est encore plus abordable. La version Single motor (ou 2 roues motrices, pour être plus précis) s’offre en effet à 51 800 $ et est admissible à l’aide financière de 8000 $ du gouvernement provincial.
Évidemment, ce n’est pas encore exactement donné, mais c’est un concurrent plus sérieux aux véhicules actuels, tout en offrant un niveau de luxe et de qualité de finition qui surpasse les modèles d’entrée de gamme.
Une voiture végane
La Polestar 2, peu importe sa déclinaison, mise d’abord sur sa personnalité verte. Son habitacle est composé de matériaux et de tissus recyclés, et certaines versions sont même totalement véganes. En un mot, elles sont construites à partir de matériaux n’ayant aucune racine animale. Dans ces versions, oubliez donc le cuir qui, traditionnellement, orne les habitacles des voitures de luxe.
Ce qui n’empêche pas la voiture de proposer des éléments intéressants. S’il est vrai que la texture de certains matériaux est déstabilisante au toucher, l’ensemble est aussi raffiné et épuré que le sont toujours les cockpits suédois. Il est vrai, en revanche, que la console centrale est un peu intrusive dans son format, laissant une sensation d’étroitesse aux places avant. Et que le matériau qui la compose a tendance à se marquer à rien. Une pression un peu trop forte de mon doigt sur le côté de la console a laissé une marque blanchâtre qui a duré, au minimum, tout au long de mon essai long de plusieurs heures.
Un bon mot cependant pour l’espace aux places arrière. Elles sont vastes, confortables et sans souci d’accès. Autre réussite : le système multimédia. Polestar est la première compagnie à utiliser Google pour gérer les fonctions et les commandes vocales. C’est parfait pour des commandes simples, à la condition de régler la langue correctement. Il nous a fallu quelques instants pour nous en rendre compte, alors que la voiture s’entêtait à nous diriger vers une adresse inconnue au lieu de celle demandée.
Plus d’autonomie
La Polestar 2, c’est la version 2 roues motrices de la voiture qui reçoit aussi, pour 2022, un petit surplus d’autonomie. Les chiffres ne sont pas encore validés pas l’EPA ou Transports Canada, mais on s’attend à quelque 435 kilomètres au total. Au vu de notre essai d’une journée, la chose semble fort probable.
Techniquement, cette version est alimentée par la même batterie d’une capacité de 78 kilowattheures (75 utilisables) que celle à deux moteurs. Quelques améliorations ont toutefois été apportées à son système de thermorégulation afin qu’elle performe mieux par temps froid. Une pompe à chaleur optionnelle permet aussi de limiter la perte d’autonomie hivernale.
Un seul moteur, d’une puissance de 231 chevaux et d’un couple de 243 livres-pied, anime les roues avant. Cette puissance permet un 0-100 km/h en 7,4 secondes, ce qui est loin d’être spectaculaire, mais qui est suffisant.
La conduite est dynamique, la tenue de route sans reproche et, comme il se doit, le silence de roulement impressionnant. En fait, soyons honnête, on ne peut rien vraiment reprocher à cette voiture sinon, justement, qu’elle est sans histoire. Son design est différent, sa conduite d’une exceptionnelle douceur, c’est vrai. Ne lui reste qu’à prouver sa fiabilité, et la Polestar 2 pourrait bien avoir une longue liste d’amateurs qui la désirent.