1 juin 2023 - 07:00
Pont Paré : en fait, quel est le prix?
Par: Le Courrier
Effectivement, il y aura un coût d’entretien que le pont Paré soit patrimonial ou pas. Comme il y a des coûts d’entretien pour la salle municipale, le chalet des loisirs, l’hôtel de ville, les jeux d’eau, les parcs, les trottoirs, les rues, les rangs, les fossés et les deux autres ponts qui enjambent la rivière Noire sur le territoire de la municipalité. Ce sont des choix et, parfois, nous n’avons pas le choix.

Jusqu’à présent, je n’ai rien lu en ce qui concerne les coûts d’entretien d’un pont patrimonial versus un pont en béton. On peut présumer que c’est plus, mais combien de plus? D’ailleurs, le pont Paré a bien été entretenu pendant grosso modo 90 ans…

Les promoteurs « d’un pont des années 2000 » ont des arguments, dont l’accessibilité à un plan de séchage qui, malgré tout, a pris de l’expansion même si le pont est fermé depuis 9 ans et interdit aux véhicules lourds depuis bien plus longtemps. Doit-on construire un pont « sur mesure » pour rendre « service » à une entreprise?

Aussi, on cite que plusieurs agriculteurs sont « pénalisés » parce qu’ils doivent faire un détour de 7 km. Qui sont ces agriculteurs et quel en est le nombre? Ils se comptent peut-être sur les doigts d’une main. De plus, ils doivent faire ce détour que quelques jours par année. Alors, si je comprends bien, on pense à démolir le plus long pont de type Baltimore, avec ses demi-membrures de fer, encore debout au Québec pour une poignée d’agriculteurs qui vont utiliser un pont quelques jours par année!

Si c’est comme ça que ça fonctionne, moi, je demande une piste cyclable dans le 10e Rang et le Petit-10e rang parce que j’aime faire du vélo 2 à 3 fois par semaine, tôt le matin, de mai à septembre. Je serais plus en sécurité quand les gros camions et les gros tracteurs me dépassent sur la route. Aussi, il faudrait m’expliquer pourquoi le pont restauré ne pourrait pas soutenir le poids de la déneigeuse ou d’un camion de pompier. Jusqu’en 2012, ces véhicules circulaient sur le pont Paré et aussi les tracteurs avec de la machinerie… de taille raisonnable. Nous savons tous que les abus ne sont jamais bons.

Pour nous qui demeurons au pied du pont Paré, sa seule restauration veut dire que notre propriété sera expropriée de quelques mètres, que des arbres, que nous avons plantés et entretenus, seront coupés et que le ministère des Transports du Québec utilisera ou pourra utiliser une partie de notre terrain pour mettre des équipements pendant 5 ans. Oui, 5 ans… si c’est une restauration. (Allez savoir combien de temps si c’est une démolition en plus d’une construction.) Les travaux ne se font que d’août à novembre. Nous serons dédommagés monétairement pour tout ça. (Pour l’instant, nous n’avons aucune idée du montant.) Parfait! Mon conjoint et moi voulons bien faire l’effort. (D’ailleurs, nous n’avons pas le choix.) Ça fait mal au cœur, mais nous sommes prêts à sacrifier du terrain et de la quiétude pour permettre la remise en état d’un pont que l’on a abandonné depuis bientôt 10 ans.

Ce sont pour toutes ces raisons que je m’exprime « un peu » sur le sujet. Car, malgré le fait que nous habitions au pied de ce joyau patrimonial, nous n’avons pas été invités à la discussion.

Sylvie Poirier, Saint-Valérien-de-Milton

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