Outre le réputé Collège Saint-Maurcie, un autre vestige de la présence et de l’action bienfaisante de la congrégation des Soeurs de la Présentation de Marie s’est retrouvé au centre de l’actualité ces dernières semaines.

L’ancien couvent de Saint-Pie est ­menacé de démolition. Et on ne parle pas d’une démolition virtuelle ou hypothétique. La menace est réelle, voire ­imminente.

Sans grande surprise, le bâtiment ­propriété de l’organisme Habitat Saint-Pie et datant de 1888 n’est plus au goût du jour et ne respecte plus toutes nos normes actuelles de santé et de sécurité. Des normes peu souples faut-il préciser. Des inspections réalisées par la Régie du bâtiment et le service de prévention des incendies ont exposé ses limites et ­surtout une facture astronomique (?) de mises aux normes.

Il est question d’une dépense ­minimale de 500 000 $ et personne ne semble avoir les moyens ou l’envie de l’éponger, malgré la valeur patrimoniale indéniable de cette vénérable et majestueuse ­bâtisse. Personne, ni même les autorités municipales de l’endroit qui étaient pourtant disposées, il n’y a pas si longtemps, à investir plus de 4,7 M$ dans la construction d’un nouvel hôtel de ville et d’une bibliothèque.

L’ancien couvent a d’ailleurs bien meilleure mine, du moins en apparence vu de l’extérieur, que l’ancienne manufacture E.T. Corset à Saint-Hyacinthe. Cette dernière a finalement été rasée, même si des citoyens ont remué ciel et terre pour tenir à distance les démolisseurs. Mais contrairement à la E.T., peu de Saint-Piens et d’amoureux du patrimoine bâti semblent se préoccuper de la sauvegarde du vieux couvent de Saint-Pie.

C’est à la fois triste et incompréhensible. Et il n’y a pas de quoi être fier de ça.

Faut-il absolument se résigner à voir disparaître tout ce qui a du cachet, une résonnance et une portée historique ­autour de nous? Tiens, nous aimerions bien entendre les gens du Centre d’histoire et du projet de Musée régional à ce sujet.