30 juin 2016 - 00:00
Alfa Romeo 4C Spider
Pour le plaisir des yeux
Par: Marc Bouchard
Photo FCA Canada

Photo FCA Canada

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Je l’avoue, humblement, je bavais d’envie à l’idée de conduire un jour la toute nouvelle Alfa Romeo 4C. Plus encore dans sa version Spider, c’est-à-dire partiellement cabriolet. Et soyez honnête, regardez les photos et essayez de me dire sans sourire que vous n’auriez pas ressenti la même chose.

Rares sont les voitures qui attirent autant les regards et la sympathie au premier coup d’oeil. La petite Alfa a cette silhouette aux limites de la voiture exotique qui la rend irrésistible et qui se fait remarquer dans la foule. Ajouter à cela une véritable symphonie quand le petit moteur se fait entendre et vous avez en main tous les ingrédients pour obtenir un succès.

Mais il y a un bémol d’importance cependant. La petite Alfa Roméo 4C Spider n’est pas à la portée de toutes les bourses. Avec son prix de base de 76 000 $, elle s’adresse en effet à une clientèle plutôt aisée, la petite sportive n’étant somme toute qu’un jouet estival.

La réduction de sa clientèle ne se limite pas au prix d’achat non plus. Car conduire une Alfa Romeo, c’est l’affaire des puristes. La voiture n’offre qu’un confort limité, une insonorisation totalement ordinaire, des suspensions ultrarigides, une liste d’accessoires dont la totalité pourrait tenir dans une seule phrase et comble de l’ironie pour une voiture moderne, n’offre même pas de direction assistée.

Si vous n’êtes pas familier avec le concept, sachez que la direction assistée (autrement baptisée power steering) est un outil qui limite les efforts du conducteur, surtout à basse vitesse. Son absence se fait surtout sentir quand, dans un stationnement, vous devez vous glisser entre deux véhicules. Sortez alors vos muscles depuis longtemps refoulés, puisque vous devrez insister lourdement sur le volant pour réussir à vous glisser d’un seul coup, sans vous reprendre.

Mais l’amateur de conduite que je suis apprécie ce genre de véhicule. Même si, il faut bien l’admettre, à ce prix elle ne constituerait peut-être pas mon premier choix.

Une bombe légère

Ce qui rend l’Alfa Romeo 4C aussi spectaculaire, c’est son rapport poids-puissance. Sous le capot, arrière puisqu’il s’agit d’un moteur central que l’on peut aisément apercevoir, se dissimule un tout petit moteur : un 4 cylindres surcompressé de 1,7 litre développant 247 chevaux. Un chiffre plutôt bas qui, en temps normal, ferait sourire les vrais amateurs de voiture de puissance.

Mais quand on parle de la 4C, on ne peut passer sous silence ses composantes en aluminium et en fibre de carbone qui permettent de la rendre légère comme une puce. Ainsi équipée, et dotée d’une boite automatique dont le fonctionnement est, disons-le, plutôt inusité, la voiture réussit le 0-100 kilomètres à l’heure en 4,2 secondes environ, ce qui la place en bonne position parmi les sportives.

Quant à la boite de vitesse, elle réagit avec vivacité, surtout en mode Dynamique (deux autres modes de conduite moins vifs sont aussi disponibles). Placée en mode manuel, la boite répond aux palettes au volant avec une précision et une rapidité exceptionnelle, tout en faisant entendre un petit bruit de grondement tout ce qu’il y a de plus spectaculaire.

Il faut cependant s’habituer aux boutons plutôt qu’au levier et au bruit étrange que produit la voiture quand on l’embraie de reculons.

Puis, il y a les vrais défauts… Parce que ma version d’essai était la Spider, elle profitait d’un toit amovible. Mais il faut le faire manuellement et l’exercice demande un peu de pratique en plus d’un certain délai. Je me suis donc retrouvé plus mouillé que je ne l’aurais voulu au moment où l’orage a frappé.

Autre détail d’importance, ceux qui me connaissent savent que j’ai depuis longtemps abandonné ma taille de jeune homme et la souplesse de mes 20 ans. Se glisser à bord de la très basse voiture, ou pire encore s’en extirper, relève du défi. Même Chérie n’y a pris aucun plaisir, elle qui pourtant a bien aimé le support offert par les sièges de cuir ornés du logo Alfa Roméo.

Enfin, mon modèle d’essai était muni d’un appareil radio aux limites de l’acceptable. En fait, sa finition donnait l’impression que l’on avait oublié d’en installer un, et que l’on avait corrigé l’oubli à toute vitesse. J’éprouvais même de la difficulté à capter le poste local.

Malgré tout, l’Alfa Romeo 4C Spider ne laisse personne indifférent. J’admets lui avoir trouvé bien des défauts, mais avoir conservé mon sourire un peu niais tout au long de ma conduite!

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