3 octobre 2024 - 03:00
Exposition Architectures éphémères - Les bancs
Première incursion à l’église Notre-Dame-du-Rosaire pour Expression
Par: Maxime Prévost Durand
L’exposition Architectures éphémères - Les bancs se déploie à la fois à l’église Notre-Dame-du-Rosaire (sur la photo) et à Expression. Photo François Larivière | Le Courrier ©

L’exposition Architectures éphémères - Les bancs se déploie à la fois à l’église Notre-Dame-du-Rosaire (sur la photo) et à Expression. Photo François Larivière | Le Courrier ©

François Mathieu a toujours été impressionné par l’architecture des églises. Photo François Larivière | Le Courrier ©

François Mathieu a toujours été impressionné par l’architecture des églises. Photo François Larivière | Le Courrier ©

François Mathieu expose aussi quelques sculptures à Expression en lien avec son intervention à l’église Notre-Dame-du-Rosaire. Photo François Larivière | Le Courrier ©

François Mathieu expose aussi quelques sculptures à Expression en lien avec son intervention à l’église Notre-Dame-du-Rosaire. Photo François Larivière | Le Courrier ©

C’est maintenant bien connu, Expression est appelé à devenir le Musée d’art et société et à loger à l’église Notre-Dame-du-Rosaire d’ici quelques années. Pour la toute première fois, le centre d’exposition de Saint-Hyacinthe investit son futur domicile en présentant l’exposition Architectures éphémères – Les bancs de l’artiste François Mathieu.

Lorsqu’on entre dans la plus ancienne église de Saint-Hyacinthe, la scène est frappante : une série de bancs d’église, décollés du plancher et surélevés, forme une impressionnante vague vers les cieux à la gauche. De l’autre côté, l’exercice est répété avec plus de discrétion.

Le résultat est le fruit d’une résidence artistique que François Mathieu a eu l’occasion de vivre à l’église Notre-Dame-du-Rosaire durant quatre semaines cet été. Une première partie de l’exposition se tient ainsi au sein de cet immeuble, qui témoigne toujours autant de son passé religieux, puis une seconde partie se déploie en les murs d’Expression, dans son centre d’exposition au-dessus du Marché public, où des sculptures réalisées à partir d’autres bancs de l’église prennent place.

« Le but était d’amener les objets ailleurs, mais en ne niant pas leur source, explique l’artiste. Les bancs sont reconnaissables, mais le bois qui les supporte aussi. Les bancs prennent un rôle expressif. »

Pour François Mathieu, les églises ont toujours évoqué quelque chose de sacré à ses yeux. Mais ce n’est pas nécessairement leur aspect religieux qui le rejoignait. C’est plutôt leur architecture qui le captivait. Dans l’église de son village natal, alors qu’il était enfant, il se plaisait à observer les menuisiers qui y travaillaient – il avait même son préféré – et il les regardait avec admiration.

« Pour moi, les églises, c’était trop hors norme, je me disais que c’était des surhommes ou des demi-dieux qui les avaient construites », confie-t-il.

Son intervention à l’église Notre-Dame-du-Rosaire permet de voir d’un autre œil ce lieu qui appartient maintenant à la Ville de Saint-Hyacinthe.

« La première chose à faire dans les conversions d’église, c’est de retirer les bancs. Dès lors, on voit plus grand », affirme-t-il.

Du côté d’Expression, deux structures monumentales sont au centre de la salle d’exposition. L’une prend la forme d’une tour faite à partir des bancs et des agenouilloirs, tandis que l’autre a été conçue à partir des extrémités des bancs regroupées par des planches de bois pour former une sphère.

« En reculant, certains peuvent y voir une couronne d’épines, suggère François Mathieu en parlant de cette seconde sculpture. Ce n’était pas un geste intentionnel. Les symboles, je ne les cherche pas quand je crée, mais quand ils se présentent comme ça, je les accueille. »

D’autres sculptures de plus petite échelle, faites à partir d’autres parties de ces mêmes bancs, trouvent également leur place dans la salle.

Tout en gardant la valeur symbolique de ces objets, François Mathieu s’est réapproprié les bancs d’église pour en faire de tout nouveaux objets qui dépassent leur signification religieuse, de la même manière que plusieurs lieux religieux sont appelés à changer de vocation tout en conservant leur cachet historique et leur esprit unique.

L’exposition Architectures éphémères – Les bancs s’inscrit dans le cadre du vaste projet Du cultuel au culturel déployé par la Table de concertation du Pôle culturel maskoutain – dont fait partie Expression – cet automne. L’artiste a d’ailleurs reçu le soutien du Conseil des arts et des lettres du Québec pour réaliser cette exposition.

L’exposition se tiendra jusqu’au 22 décembre à Expression. Les portes de l’église Notre-Dame-du-Rosaire seront quant à elles ouvertes au public au cours de trois fins de semaine, soit du 4 au 6 octobre, du 18 au 20 octobre et du 1er au 3 novembre, de 12 h à 17 h.

Une conférence et une visite commentée se tiendront également le dimanche 6 octobre, de 13 h à 17 h, sous le thème de la laïcité et des transformations religieuses dans les municipalités du Québec. Cette activité, dont le point de départ sera à la bibliothèque T.-A.-St-Germain, est gratuite. Il suffit de réserver sa place au www.expression.qc.ca.

image

Une meilleure expérience est disponible

Nous avons détecté que vous consultez le site directement depuis Safari. Pour une meilleure expérience et pour rester informé en recevant des alertes, créez une application Web en suivant les instructions.

Instruction Image