Depuis le 26 août, Karine Dupuis, Marco Laforce et Danny Haché sont les premiers travailleurs des Ateliers Transition à détenir une certification reconnue, tous domaines confondus.
« C’est un gros pas, financé à même nos fonds, que nous venons de franchir. Deux des trois travailleurs sont en recherche d’emploi active et l’un a même une entrevue d’embauche planifiée aujourd’hui [24 septembre] », s’est réjoui le directeur général d’Ateliers Transition, Yves St-Arnaud.
Pour Danny, Karine et Marco, qui fréquentent l’entreprise d’économie sociale depuis 5 mois à 1 an et demi, cette formation d’une journée servira de tremplin vers le marché du travail.
« Je n’arrivais pas à conserver mes emplois. J’ai été cinq ans à ne pas travailler et je m’étais donné trois ans pour me reprendre en main. Je ne pensais pas y arriver en la moitié du temps », a témoigné Danny.
Ses collègues et lui ont également souligné que grâce au cours donné par l’entreprise FormaGo, ils avaient une meilleure estime d’eux et davantage confiance en leurs moyens.
La certification est à la fois reconnue par le milieu du travail et par la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST). « Il y a parfois une forme d’interrogation ou de préjugé envers nos travailleurs de la part des employeurs. Je sais ce que c’est, je suis issu du milieu privé. Mais, nos travailleurs sont aussi compétents que ceux qui oeuvrent déjà en usine » a assuré M. St-Arnaud.
Entreprise d’insertion
Reconnue comme une entreprise d’économie sociale, Les Ateliers Transition aimerait devenir une entreprise d’insertion, ce qui lui permettrait d’accroître son financement et de maximiser l’accompagnement des travailleurs sur le marché du travail en offrant une période de stage à l’emploi, par exemple.
Or, selon M. St-Arnaud, il semblerait qu’un moratoire soit en vigueur quant à la création d’entreprises d’insertion. « Pourtant, statistiques à l’appui, nous savons que le retour sur investissement est de 70 % pour le gouvernement. Alors c’est à suivre », souligne-t-il.
La présidente de l’entreprise, Émilie-Claude Picinbono, estime que « nous travaillons tellement fort avec très peu de moyens donc nous méritons un meilleur appui et plus de respect ».
Alors qu’en entreprise d’insertion les employés sont considérés comme des salariés à temps plein (35 heures semaine), ceux des Ateliers Transition ont une semaine de travail limitée à 20 heures afin d’éviter une répercussion sur le montant de leur prestation d’aide sociale.
L’entreprise maskoutaine, qui est actuellement en période d’embauche, emploie de 35 à 40 travailleurs et dispose d’un budget annuel de 478 000 $ dont 36 % proviennent de fonds autogénérés.