Revenus
Cet excédent en hausse de 20 % par rapport à l’année précédente s’explique en partie par des revenus supérieurs aux prévisions, la hausse la plus significative se trouvant du côté des revenus de taxes (+2,88 M$). Les nouvelles constructions et les rénovations réalisées sur le territoire font en effet augmenter la valeur foncière et, par conséquent, les taxes qu’en tire la Ville. Le marché immobilier actif a aussi été profitable à Saint-Hyacinthe en 2019 puisque les droits de mutation ont atteint un sommet, dépassant de 1,8 M$ les prévisions.
D’autres revenus accrus associés à la fourniture d’eau potable sur le territoire et également aux municipalités voisines, à la vente de terrains industriels, aux frais judiciaires associés à la Cour municipale, à un remboursement de la part d’Hydro-Québec et aux revenus d’intérêts sont également venus gonfler la marge de manœuvre financière de la Ville.
La seule ombre au tableau des revenus concerne l’usine de biométhanisation, qui n’a pas atteint ses objectifs cette année encore, rapportant 1,84 M$ de moins que prévu (voir autre texte).
Dépenses
Des dépenses en deçà des budgets établis ont également contribué à dégager un surplus en 2019. « La majorité des fonctions budgétaires ont généré des économies », a souligné le maire, ce qui totalise un gain de 1,48 M$, et ce, malgré quelques exceptions.
Des interventions accrues durant l’entretien d’été réalisé par la voirie en plus de précipitations hivernales importantes commandant des opérations d’enlèvement de la neige ont en effet coûté à la Ville 1,16 M$ de plus que prévu. D’autres dépassements ont été constatés dans la décontamination du terrain sur l’avenue de la Concorde Nord (+405 000 $) et à l’usine d’épuration (+517 500 $).
Soulignons aussi qu’une vingtaine de projets inscrits au programme d’immobilisations n’ont pas été réalisés en 2019, dégageant un peu plus de 2 M$.
Dettes
En compilant tous ces éléments, on comprend que l’excédent qui a été dégagé au cours de l’année était dans les faits beaucoup plus élevé que celui présenté en fin d’exercice. C’est principalement dû au remboursement par anticipation de plusieurs travaux à venir ou en attente de financement, évitant ainsi de porter ces projets sur la dette à court ou à long terme.
Il s’agit de sommes importantes investies dans la réfection des pavages, trottoirs, bordures et pistes cyclables (4,62 M$), les phases 2 et 3 du projet de restauration du Marché public (1 M$), la construction d’une conduite d’aqueduc sur le Grand rang Saint-François (1 M$) et la reconstruction des infrastructures souterraines sur l’avenue Delorme et le boulevard Laframboise (1 M$), les deux derniers étant d’ailleurs en cours de réalisation.
La Ville n’a donc ajouté aucun financement à long terme en 2019, une conduite marquée par la « prudence », selon le maire, qui est bien conscient que l’impact du projet d’étagement ferroviaire dans l’axe du boulevard Casavant se fera sentir dans un avenir rapproché. Le résultat pour l’instant est que la dette à long terme a légèrement baissé au 31 décembre 2019, s’établissant à 48,12 M$, en baisse de 3,32 M$ depuis un an.
Près de la moitié (22,78 M$) est liée à la construction du centre de congrès. Un autre 17 M$ est également associé au projet de biométhanisation, mais n’est pas comptabilisé dans la dette à la charge de l’ensemble des contribuables puisqu’il doit être remboursé par les revenus tirés de cette filière.
Et maintenant?
Le maire Corbeil a salué cet exercice 2019, qui s’est conclu « sur une bonne note » et qui témoigne de toute la « rigueur » de l’organisation municipale dans la gestion des fonds publics, a-t-il commenté. Une rigueur qui sera d’autant plus nécessaire alors que 2020 annonce pour l’instant un contexte beaucoup moins favorable en raison de la pandémie de coronavirus, a ajouté le maire.
Un peu plus tôt ce printemps, il avait évalué à 3,7 M$ l’impact négatif sur les coffres de la Ville jusqu’ici. Un « plan de redressement » doit être appliqué en cours d’année pour résorber ce manque à gagner.