La municipalité est déjà propriétaire de ces terrains situés à l’est de l’avenue Pinard, non loin du chantier du futur échangeur Casavant. Dans les cartons depuis plusieurs années, le conseil municipal a donné son aval le 22 mai pour que la demande soit formulée à la CPTAQ.
Alors que les élus municipaux insistent fréquemment sur la nécessité de densifier les secteurs résidentiels afin de protéger les terres agricoles qui entourent le noyau urbain de Saint-Hyacinthe, la Ville se retrouve elle-même coincée quant à la disponibilité en terrains destinés aux industries. Les trois parcs industriels de la ville sont tous occupés à pratiquement 95 %. À ce chapitre, « on a été patients » avant d’arriver à cette demande d’exclusion, a affirmé le maire Claude Corbeil. Les espaces industriels disponibles sont « nettement insuffisants en regard des besoins futurs et actuels », stipule en effet la résolution. Comme « toute expansion se fera sur des terres de qualité », l’emplacement retenu « représente la solution de moindre impact », avance aussi la municipalité.
Un refus de dézoner ce secteur aurait comme conséquence « de paralyser non seulement le développement du parc industriel Olivier-Chalifoux, mais tout le développement industriel du territoire et inévitablement de freiner de façon significative le développement économique de la région », soutient la résolution. En plus du projet longtemps attendu d’amener les nouvelles installations d’Exceldor à Saint-Hyacinthe, trois ou quatre autres projets industriels, toujours dans le domaine agroalimentaire, sont également sur la table, a évoqué le maire Corbeil.
Le prolongement de la rue Charles-Gilbert jusqu’à l’avenue Pinard est également tributaire de l’exclusion de ce secteur de la zone agricole. La Ville n’est qu’au début du processus avec la CPTAQ et la décision ne pourrait être livrée que dans plusieurs mois.
Déjà, un obstacle se dresse cependant devant la Ville. Opposée à la décision de démanteler le passage à niveau du Grand Rang, l’Union des producteurs agricoles (UPA) a déjà annoncé par la voix de son président régional, André Mousseau, son intention de bloquer cette demande auprès de la CPTAQ. Le maire Claude Corbeil a affirmé avoir eu « une bonne discussion » depuis avec l’UPA, mais rien n’indique que les deux parties ont modifié leurs positions. Le syndicat agricole doit soumettre un avis, favorable ou défavorable, au cours du processus d’évaluation de la demande par la CPTAQ.
La MRC des Maskoutains doit faire de même, elle qui a déjà approuvé cette demande d’exclusion puisqu’elle a été incluse dans son schéma d’aménagement, approuvé par Québec en 2016. La Ville avait alors revu à la baisse sa demande initiale, qui ciblait 50 hectares de terres agricoles, pour se contenter de 22 hectares. La superficie a depuis légèrement grimpé (23,64 hectares).
La Ville a déjà obtenu gain de cause auprès de la CPTAQ en 2008 pour une demande similaire, qui portait sur 13,7 hectares de terres agricoles situées dans le même périmètre, également vouées au développement industriel.