25 août 2011 - 00:00
Prise de bec autour des négociations
Par: Le Courrier

« Le Groupe Robin veut le beurre et l’argent du beurre », a fustigé le coloré conseiller de La Providence, qui s’explique mal que l’entente ne survienne pas rapidement. C’est lui qui, cet hiver, avait lancé l’idée de déménager les organismes culturels au Couvent de la Métairie, sauvant du même coup l’édifice patrimonial menacé par le pic des démolisseurs. « Une ville, ça gère l’argent des contribuables. ll faut s’assurer de ne pas se faire avoir », a-t-il rajouté, en appelant même à la « conscience sociale » de l’entrepreneur maskoutain.

Du côté du Groupe Robin, on a bien du mal à s’expliquer les déclarations fracassantes du conseiller Barré. « Les négociations ne peuvent pas aller bien ou mal : elles n’ont même pas commencé! Pis encore, on ne peut pas nous accuser de gonfler notre prix puisque c’est nous qui demandons depuis le début qu’une tierce personne intervienne dans la négociation pour que le prix soit fixé de la manière la plus juste possible », a tonné Jonathan Robin. Selon l’entrepreneur, le Groupe Robin a bien remis à la Ville le rapport d’un évaluateur agréé pour jeter les bases des premières discussions, mais l’administration municipale n’y a jamais donné suite. « À ce jour, je n’ai aucune idée de ce que la Ville est prête à offrir. Je n’ai pas vu le moindre chiffre. Je n’ai aucune idée d’où l’on part, ni où on s’en va », a ajouté M. Robin.Par ailleurs, c’est dans les pages du COURRIER que l’entrepreneur maskoutain a appris que la Ville était d’accord pour inviter un médiateur à trancher le débat. En mai, le directeur général Louis Bilodeau avait ouvert la porte à ce qu’un arbitre décide du juste prix à payer, en soulignant que les deux parties n’avaient pas du tout la même opinion sur la valeur du couvent et des terrains. « Personne ne veut passer pour celui qui se fait avoir ou qui profite de la situation. La seule façon d’y arriver, c’est qu’une personne en dehors du débat tranche la question », avait alors résumé M. Bilodeau. Le conseiller Bernard Barré espère pour sa part que les deux parties puissent s’entendre sans faire appel à un tiers, toujours dans un souci d’économiser l’argent des contribuables. « Si le Groupe Robin est de bonne foi, ça devrait se régler vite et pour le mieux », a-t-il laissé tomber.Le dernier plan triennal d’immobilisation prévoyait initialement 4 M$ pour construire un nouveau pavillon au Centre des arts Juliette-Lassonde et y déménager les organismes culturels. La Ville de Saint-Hyacinthe a déjà laissé entendre qu’elle pourrait allonger davantage pour sauver le patrimoine à protéger, rénover le Couvent et l’adapter aux besoins des organismes qui l’habiteront.

Contestation

C’est dans ce contexte houleux que la décision du comité de démolition de la Ville de Saint-Hyacinthe, qui avait refusé d’octroyer au Groupe Robin un permis de démolition pour le couvent ce printemps, sera revue par le conseil municipal le lundi 29 août.

Le Groupe Robin avait contesté la décision, qui laissait le champ libre au projet de Bernard Barré.« Le conseil municipal a montré son intérêt à racheter le couvent, mais manifestement, il n’a rien fait », a signalé le directeur général de la Ville, Louis Bilodeau, commentant la pertinence d’une telle rencontre dans un contexte où les conseillers chargés de réviser la décision ont déjà mandaté la Ville de négocier le rachat de l’édifice. « Je ne dis pas que le conseil a changé d’orientation, mais le droit de se faire entendre n’est jamais inutile. »

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