L’adoption de mesures directrices remonte au printemps 2016, sous le règne de l’ex-maire Claude Corbeil. Ces règles dictent entre autres l’allure desdites balises, mais surtout le moment où elles peuvent être installées et retirées.
Pour votre information, les balises aux couleurs de votre déneigeur préféré peuvent être installées exclusivement durant la période contenue entre le 1er novembre et le 14 avril. Il semble que bon an, mal an une certaine tolérance ait été appliquée par le Service de l’urbanisme et de l’environnement, mais pas davantage. Un jour ou deux passe encore, mais pas une semaine.
Huit ans plus tard, force est de constater que ce règlement est soit au mieux méconnu ou au pire bafoué sans égard puisque des balises sont apparues récemment dans certains secteurs de la ville à partir du 25 octobre. J’en ai moi-même vu dans le quartier Saint-Joseph.
Sachez que je ne suis pas le seul, car le milieu des déneigeurs privés est, disons, assez compétitif à Saint-Hyacinthe. Ils se surveillent et se connaissent tous, contrairement à la Ville de Saint-Hyacinthe qui n’a pas de registre à jour de ceux et celles qui se promènent dans nos rues en tracteur l’hiver venu.
C’est curieux dans la mesure où la Ville de Saint-Hyacinthe avait annoncé ses couleurs à la fin septembre en adressant une lettre recommandée aux déneigeurs pour les informer qu’elle n’entendait pas à rire avec le respect de cette réglementation cette année. « Notez que nous serons proactifs afin de nous assurer de la conformité des balises de déneigement, particulièrement au niveau des dates d’installation et de retrait », disait la missive en rappelant les amendes salées auxquelles s’exposaient les contrevenants. Je considère comme étant salée une amende individuelle de 200 $ plus les frais pour une personne physique et d’au moins 500 $ plus les frais pour une personne morale par balise non conforme.
Sans beaucoup d’efforts, un inspecteur qui aurait pris la peine de se pointer dans les quartiers Saint-Joseph et Douville le week-end du 25 octobre et les jours suivants aurait aisément pu rapporter l’équivalent du salaire d’un conseiller municipal supplémentaire dans les coffres de la Ville. Aisément.
Sauf que vous avez appris comme moi la semaine dernière en lisant votre journal que notre Ville si proactive ne donnera finalement aucune amende pour non-respect de sa réglementation et des dates d’installation. La raison? Le relevé terrain effectué l’an dernier par le Service de l’urbanisme n’était pas à jour, tant et si bien que la liste d’envoi aux déneigeurs privés était incomplète. On n’a donc pas souhaité pénaliser les entreprises qui n’avaient pas reçu l’avertissement. Le principe selon lequel nul n’est censé ignorer la loi, surtout si elle remonte déjà à 2016, ne semble pas s’appliquer dans ce cas précis.
Je vous invite à avoir cet exemple en tête quand ces mêmes inspecteurs viendront cogner à votre porte en juillet prochain pour vous remettre une amende pour arrosage illégal ou si jamais vous décidez d’organiser une vente-débarras en dehors des moments imposés. Hâte de voir si la Ville sera aussi compréhensive avec ceux et celles qui joueront la carte de l’ignorance.
Je vais quand même me permettre une suggestion pour la Ville de Saint- Hyacinthe et son Service de l’urbanisme. Il serait peut-être temps de revoir vos pratiques avec les déneigeurs privés et de leur imposer chaque année l’obtention d’un permis municipal en bonne et due forme.
Vous pourriez ainsi remettre à chacun la réglementation, leur faire des rappels amicaux et entretenir le dialogue. Et pourquoi ne pas favoriser également le partage d’informations en temps réel entre les déneigeurs, publics et privés, lors des opérations de déneigement? Une meilleure coordination de tout ce beau monde serait appréciée dans certains quartiers. À vos pelles!