Sachez que nous déployons des efforts considérables, et parfois même plus hauts que la limite de nos capacités municipales, pour offrir un service qui respecte l’intégrité et la dignité de chaque enfant. Cependant, il est impératif de reconnaître que la tâche est immense et que les ressources actuelles sont insuffisantes pour répondre à la demande croissante.

À Saint-Hyacinthe, cet été, nous intégrerons aux camps de jour 132 jeunes ayant des besoins particuliers, avec une enveloppe budgétaire en constante augmentation, qui atteint 566 500 $ aujourd’hui, pour huit semaines. Pour assurer un accompagnement adéquat en collaboration avec des organismes partenaires, nous embauchons 109 personnes dédiées au programme d’intégration. Ces employés, âgés de 14 à 25 ans, accomplissent un travail remarquable. Toutefois, il est important de souligner qu’ils ne sont pas des professionnels de la santé ou des intervenants spécialisés. Leur dévouement est admirable, mais ils ne peuvent se substituer à des expertises spécifiques que les villes du Québec n’ont pas.

La Charte des droits et libertés de la personne oblige les municipalités dispensant des services de camp de jour à donner accès à des services adaptés pour les enfants à besoins particuliers, et dans une organisation inclusive comme la nôtre, nous sommes heureux de le faire. Malheureusement, dans certains cas, en fonction du handicap dont il est question, on ne parle plus d’intégration à un camp de jour, mais de services parallèles spécialisés pour lesquels notre Ville n’a pas la capacité d’intervenir.

À cet effet, le 7 avril dernier, le conseil municipal a adopté une résolution demandant au gouvernement du Québec de créer une mesure financière spécifique afin de soutenir les municipalités dans leur offre de service visant l’intégration des enfants aux besoins particuliers dans les camps de jour et demandant la création d’un comité afin de mettre en œuvre les mesures nécessaires pour garantir une intégration réussie.
Je le répète, nous avons entendu le désarroi des familles et le partageons. Nous nous sentons nous-mêmes démunis face à cette responsabilité qui nous incombe sans encadrement et sans moyen.

C’est pourquoi je réitère aujourd’hui ma demande au gouvernement provincial : il est temps de prendre part à cette discussion cruciale et d’offrir des subventions à la hauteur des besoins réels. L’intégration de nos jeunes est une responsabilité collective qui dépasse les seules compétences municipales.
Nous pourrions mettre à profit le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) dans cette discussion, après tout, il s’agit d’un enjeu de santé et de bien-être pour nos enfants. Leur expertise et leur soutien financier sont essentiels pour mettre en place des programmes d’intégration durables et efficaces. Nous pourrions également nous adjoindre le Centre de services scolaire de Saint-Hyacinthe qui connaît déjà chaque jeune et qui dispose d’installations adéquates.

La Ville de Saint-Hyacinthe est prête à collaborer avec tous les paliers de gouvernement et les organismes concernés pour trouver des solutions, et j’en appelle à tous pour une solution concertée, pérenne et viable. Ensemble, nous pouvons bâtir une communauté plus inclusive et offrir à chaque enfant la chance de s’épanouir pleinement.

André Beauregard, maire de Saint-Hyacinthe