Connu sous le nom Noveo, le projet immobilier faisait l’objet d’un projet particulier de construction, de modification ou d’occupation d’un immeuble (PPCMOI) qui permet certaines dérogations au règlement de zonage, mais surtout qui permet aux résidents voisins d’approuver les plans ou de s’y opposer. La Ville de Saint-Hyacinthe a reçu quatre demandes d’approbation référendaire, dont une contenant 70 signatures. Le nombre minimal de signatures pour forcer la tenue d’un registre était de 12.
Les promoteurs maskoutains Anthony Marcil et David Pion ont conçu ce projet estimé à 30 M$. L’immeuble de 90 logements devait s’élever à l’intersection du boulevard Laframboise et de la rue Gauthier.
Pour le maire de Saint-Hyacinthe, André Beauregard, le message était clair. Il n’était donc pas nécessaire de poursuivre le processus.
« Nous sommes tous d’accord que nous devons densifier et le faire en hauteur. On ne veut pas dézoner les terres agricoles autour de Saint-Hyacinthe de sorte que la seule solution est de construire en hauteur et d’aménager des stationnements souterrains. Il n’en demeure pas moins qu’une acceptabilité sociale est primordiale avant d’aller de l’avant. [Les promoteurs] retourneront à la table à dessin et nous les accompagnerons pour les amener à proposer un projet de moindre impact », a-t-il annoncé en séance du conseil le 22 avril.
Le conseiller municipal du district Sacré-Cœur, David Bousquet, n’en est pas à son premier projet de densification polarisant. Il y a quelques années, Habitations Trigone souhaitait aussi construire un immeuble d’envergure à proximité de l’hôpital.
« On est à nos premières expériences en matière de densification, avec des immeubles denses et hauts. Ce sont des choses qu’on ne pensait jamais voir arriver à Saint-Hyacinthe quand on a adopté notre plan d’urbanisme en 2010. C’est une de nos faiblesses, notre plan d’urbanisme date de 15 ans. On fonctionne par PPCMOI parce que notre plan d’urbanisme n’est pas à jour », mentionne-t-il.
Il tient toutefois à rappeler que ce secteur sera appelé à être densifié. « Là où il nous reste du travail à faire, c’est de déterminer la manière dont cette densification doit être développée. De ce que je comprends, c’est qu’il y aurait avantage dans le futur à ce que les promoteurs agissent proactivement et impliquent les citoyens beaucoup plus tôt dans le processus afin d’éviter des réactions rapides comme celles qu’on a vécues. »
Plusieurs citoyens avaient critiqué le projet à l’assemblée publique de consultation. On reprochait, entre autres, la hauteur du projet, le manque de stationnement, l’implantation au sol et les risques liés au battage de pieux.
« Nous avons pris acte de la décision des membres du conseil et avons aussi entendu qu’il est nécessaire de densifier nos milieux de vie. Nous continuerons donc notre travail en poursuivant les échanges constructifs que nous avons depuis de nombreux mois avec l’administration municipale. Nous sommes en mode solution pour envisager toutes les avenues possibles pour réaliser un projet structurant, qui prendra en compte les commentaires des citoyennes et des citoyens. C’est notre souhait afin de pouvoir répondre aux besoins en habitation à Saint-Hyacinthe et d’offrir des solutions de logements adéquates aux Maskoutains et Maskoutaines », a commenté le président du Groupe Marcil, Anthony Marcil, lorsque joint par LE COURRIER.