Le projet est évalué à 36,3 M$ et consiste à construire une nouvelle usine. Il sera réalisé par l’entremise de la nouvelle entreprise GPK Bioénergie, regroupant la Ferme du Grenier Gardangeois et ses partenaires, Prorec et Keridis BioÉnergie.
Stéphane Le Moine, président-directeur général de Prorec, connaît Christian Grenier, président de la Ferme du Grenier Gardangeois et de GPK Bioénergie, depuis plusieurs années et a été emballé par ce projet. Celui-ci lui permettra de valoriser de la meilleure façon qui soit des résidus alimentaires qui n’avaient pas de débouchés en alimentation animale. La biométhanisation est d’ailleurs un des plus hauts échelons dans la hiérarchie de la valorisation des matières alimentaires après l’utilisation dans l’alimentation humaine, puis animale.
Dans ce projet, Prorec s’occupera de fournir les intrants exogènes, c’est-à-dire ne provenant pas du milieu agricole comme c’est le cas du fumier, et qui représenteront environ 20 à 25 % des intrants globaux. L’entreprise s’occupera de les transporter de ses clients vers l’usine à Ange-Gardien. La distance devrait varier environ entre 50 et 100 km.
L’usine devrait être fonctionnelle possiblement à l’été 2026. D’ici là, Prorec doit s’assurer de sécuriser ses approvisionnements. En plus de ses clients existants, l’entreprise a entamé des démarches avec de nouveaux clients potentiels. Elle compte également pouvoir traiter une plus grande gamme de matières dans ses installations dès cette année. Pour ce faire, elle compte agrandir soit ses installations à Saint-Hyacinthe ou celles acquises en 2023 à Wickham ou encore trouver un nouveau bâtiment. D’ailleurs, M. Le Moine a tenu à souligner qu’après deux ans d’efforts, son entreprise a obtenu la certification B Corp en décembre 2024. Celle-ci démontre que l’entreprise respecte de hauts standards concernant sa performance sociale et environnementale, sa transparence envers le public et sa responsabilité juridique.
Questionné à savoir pourquoi son entreprise ne fait pas affaire avec des usines de biométhanisation dans la région maskoutaine, comme celles de Saint-Hyacinthe et de Saint-Pie, M. Le Moine a simplement mentionné que cela n’avait jamais été discuté. « Ce n’est pas un projet facile à développer seul. Ça prend de l’expertise pointue et il y en a à Ange-Gardien et c’est ça qui est intéressant. Keridis BioÉnergie est très avancée dans la technique de biométhanisation. Elle est née de l’association entre le groupe KEON, qui est français, et de la société québécoise Viridis environnement. KEON apporte beaucoup d’expertise », a-t-il expliqué.
« Même si nous avions fait affaire avec l’usine de Saint-Hyacinthe, les intrants récupérés et transportés ne seraient pas nécessairement de Saint-Hyacinthe. La distance à parcourir est donc semblable que ce soit à Saint-Hyacinthe ou à Ange-Gardien », a-t-il renchéri.
Ce projet de nouvelle usine permettra de recycler environ 100 000 tonnes de déchets organiques, produisant ainsi 3 millions de mètres cubes de gaz naturel renouvelable, lesquels seront injectés dans le réseau gazier d’Énergir.