Bon, c’est vrai que j’ai un peu profité de la situation. Rappelez-vous que l’Allemagne compte certaines des plus belles routes du monde, et profite encore d’une autoroute où la vitesse est sans limites. Quand on est sur place pour tester une voiture comme la Audi S4, la version plus puissante de la Audi A4, difficile de rester indifférent à ces conditions uniques.
Sachez cependant que je suis du genre à respecter les limites de vitesse. Ce qui est encore plus vrai lorsque je suis dans un pays étranger où les lois me sont inconnues, et la langue totalement étrangère. Mais quand je comprends que les limites n’existent pas…
Bref, ce long préambule pour vous dire que j’ai finalement excédé largement les 230 kilomètres à l’heure sur l’Autobanh germanique. Une vitesse largement supérieure à ce que je ne franchirai jamais au Canada. Et une vitesse que j’ai retenue, tout simplement parce que l’espace et le trafic m’y contraignaient.
Qu’est-ce que ça donne de rouler à cette vitesse quand on teste une voiture? Peu de chose, vraiment. Cela m’a tout au plus permis de comprendre que mes limites sont plus étroites que celles de la Audi S4. Cette aventure m’a aussi permis de constater que la S4 et sa nouvelle plateforme sont d’une rigidité sans faille, et que les suspensions, placées en mode sport, sont capables de faire littéralement coller la voiture à la route.
Je vous en prie, croyez-moi sur parole et n’essayez pas cela sur la route. En revanche, au volant de la Audi S4, vous pourrez apprécier à la fois la vigueur du moteur, et le confort de la conduite en mode normal.
Une voiture élégante
Physiquement, elle est proche de la Audi A4, mais s’abaisse de quelque 23 mm pour avoir plus de stabilité. Ce compromis esthétique est un des rares (bien sûr, d’autres éléments distinctifs de la S4 sont aussi évidents, mais ils sont offerts en option sur les versions S-Line de la A4). Elle reprend le capot, les phares et les lignes musclées du nouveau design Audi. Comme l’a exprimé un des designers présents au moment du lancement, la S4 est un athlète en tenue de soirée.
L’habitacle profite aussi de la qualité de finition propre à Audi. Les cuirs y sont nombreux et garnissent les sièges matelassés qui procurent support… et massage, si jamais la conduite sportive vous rend un peu tendu. Des appliques d’aluminium garnissent l’intérieur, tout comme des détails de finition, incluant des surpiqures exclusives.
Devant les yeux du conducteur se retrouve le cockpit virtuel, cet écran de 12,3 pouces de dimension qui permet de personnaliser l’affichage. Car au lieu des cadrans mécaniques traditionnels, on retrouve un affichage vidéo qui permet de choisir les cadrans et les informations que l’on aperçoit au premier coup d’œil.
Au centre de la planche de bord, un écran dispense l’information de navigation, de confort et de divertissement, dans le système MMI contrôlé grâce à une molette au recouvrement tactile logée entre les deux sièges. On aurait aimé que la molette ne soit pas localisée aussi loin vers l’avant, devant le levier de transmission, mais on s’y fait.
En matière de mécanique, la Audi S4 reprend le V6 turbo, mais le modifie quasi totalement. Plus léger, avec moins de friction, il augmente sa puissance de 21 chevaux jusqu’à 354 (pour 369 livres-pied de couple), une puissance transmise aux roues via le rouage quattro (dont 60% est réparti vers l’arrière) et une boite automatique seulement (adieu manuelle) à 8 rapports. En cas de nécessité, le couple peut être transféré jusqu’à 85 % de l’avant vers l’arrière. Fini aussi le compresseur volumétrique, place maintenant à un véritable turbocompresseur, plus petit, plus léger et souffrant de moins de délais de réponses.
La Audi S4 dispose aussi d’un différentiel sport et de suspensions adaptatives automatiques optionnelles, mais on ignore leur disponibilité en sol canadien. Un bouton Drive select permet de sélectionner le mode, sport ou confort, qui permet de profiter au maximum de la randonnée.
Cette nouvelle version de la Audi S4 évolue de façon marquée. Mais elle a conservé ce qui fait son charme, le subtil équilibre entre puissance et confort.
Photos Marc Bouchard