J’entends d’ici les rires moqueurs des gens qui me connaissent et qui m’imaginent au volant de cet engin. Soit, vous n’aurez pas de photos de moi arborant mon plus beau casque de sécurité, mais sachez que j’ai voulu vivre cette expérience pour comprendre s’il était possible, outre les longues distances, de remplacer la voiture comme mode principal de déplacement.
La réponse : oui… sous certaines conditions. En fait, je me suis bien débrouillé et j’aurais pu continuer à le faire pour quelques jours, mais toutes les petites commissions exigent un peu plus de planification. Il faut, par exemple, se doter d’un bon sac à dos pour pouvoir tout transporter.
Il faut aussi savoir gérer le trafic, et pas seulement automobile. Puisque bon nombre de routes ne sont pas bordées de pistes cyclables, il faut savoir se déplacer avec efficacité et savoir comment se positionner lorsqu’on rencontre d’autres cyclistes sur la route. Pas question, en effet, de rouler deux ou trois vélos de large sur les routes les plus étroites. Je suis trop souvent automobiliste pour ne pas comprendre le problème que cela pose.
Une vraie bécane
Les mauvaises langues, encore elles, diront que je n’ai pas beaucoup de mérite puisque l’expérience s’est réalisée au guidon d’un vélo électrique, en l’occurrence un Giant Explore e-Plus, ce qui n’est pas tout à fait faux… ni tout à fait vrai.
En fait, le vélo électrique n’est là que pour fournir une assistance au cycliste en herbe ou plus chevronné. Mon modèle d’essai, dont la valeur marchande avoisine les 3 000 $, a une autonomie de 140 kilomètres lorsque sa batterie lithium-ion est pleinement chargée.
Comme tous les vélos, il est doté d’un système de vitesses, neuf en l’occurrence, d’un dérailleur Shimano et de freins à disque hydrauliques pour un arrêt respectable bien que plus exigeant que le vélo traditionnel, en raison du poids supplémentaire du cadre et de la batterie.
La vraie trouvaille cependant, ce sont les cinq modes de conduite qui permettent de passer du mode Eco (qui, comme son nom l’indique, est le plus économique en matière d’électricité) au mode Sport. Concrètement, le vélo fournit suffisamment d’assistance pour permettre de rouler à des vitesses impressionnantes, augmentant le rayon de déplacement de n’importe qui y embarquant.
Prenons l’exemple, imaginaire bien sûr, d’un journaliste automobile bedonnant qui souhaite se remettre en forme. Au volant d’un vélo de cette nature, il a aisément pu faire des randonnées d’une vingtaine de kilomètres, à des vitesses variant entre 23 et 35 km/h tout en se permettant parfois de reprendre son souffle.
Cela a aussi permis de suivre quelques cyclistes chevronnés qui se sont lancés dans des sprints un peu plus intenses, sans pour autant se laisser trop distancer. La réalité cependant, c’est que le vélo électrique, ou e-bike, est d’abord, par nature, un véritable véhicule de déplacement urbain.
Je l’admets, après quelques randonnées, je me suis attaché à cette monture et à la liberté qu’elle procure. Au simple plaisir de me rendre à l’épicerie et d’en revenir au volant de mon vélo. Vous me direz qu’une simple bicyclette fait l’affaire, ce qui n’est pas faux.
Mais le e-bike ajoute de nouvelles dimensions de distance, de vitesse et de stabilité que le vélo traditionnel permet moins, à moins d’être un cycliste entraîné, ce qui n’est pas le cas de la plupart de ceux que l’on voit circuler sur la route.
La mobilité durable, c’est aussi la mobilité urbaine. C’est l’art de se déplacer en épargnant l’environnement, et la mobilité active en fait partie. À mon avis, le Giant Explore e-Plus et tous ses semblables font partie de ces solutions accessibles à tous.
Dernier détail : rassurez-vous, j’ai porté le casque de sécurité à chaque sortie, mais jamais les shorts en lycra. Je me suis gardé une petite gêne.
Merci à Vertige Vélo Ski pour le prêt.