Une petite explication s’impose: Genesis est, depuis quelques mois, la division haut de gamme de Hyundai. On y retrouve, pour le moment, la G80 sport, une grande voiture aux prétentions plus dynamiques, et notre voiture d’essai, la grande berline de luxe appelée G90.
Résumons: Hyundai vient de créer une nouvelle marque, à l’instar des japonais Honda et Acura par exemple, ou Toyota et Lexus. Mais la cible de Hyundai est définitivement plus européenne: on vise rien de moins que les grandes berlines allemandes. Et on ne s’en cache pas.
Avant de parler de la conduite elle-même, il faut préciser que Genesis mise d’abord sur l’expérience du consommateur. Ici, pas question d’un acheteur qui se présente par hasard dans une concession. Tout le processus d’achat est pensé pour en faciliter le déroulement et pour éviter que le client ne se déplace.
Ainsi, un essai routier se fait sur un simple coup de fil, alors que l’on se rendra chez vous avec la voiture pour que vous la conduisiez. Si vous avez un véritable intérêt, tous les papiers seront remplis sur place et on viendra vous livrer votre voiture dans un caisson transparent monté sur un camion plate-forme, un peu comme si on vous livrait une Hot Wheels grandeur nature.
Tous les frais d’entretien sont inclus dans le prix et le service concierge permet au client d’appeler son garage; un commis se rendra chez lui, et apportera une voiture de remplacement pendant que la voiture originale sera acheminée au garage. Évidemment, au-delà de ce flafla de service, il faut voir une intention évidente de Genesis de faire oublier son appartenance à la famille Hyundai. En évitant que le consommateur ne se présente à la concession coréenne et en éliminant le logo de Hyundai sur la voiture, on espère plus rapidement faire oublier l’appartenance à la même famille. Et il faut bien l’avouer, c’est plutôt réussi!
Une berline grand luxe
J’ai passé quelques jours au volant de la G90. Seulement quelques jours… et seulement étant ici voulu pour montrer ma tristesse de m’en séparer. Ce n’est pas que la voiture soit dynamique, même si le moteur 3,3 litres turbo de 365 chevaux s’est avéré nettement plus nerveux que je ne l’espérais. En fait, c’est pour la spectaculaire conduite et le confort sans reproche que je regrette son départ. Dans l’habitacle, l’espace est abondant, la qualité de finition bien au-delà de la moyenne, et les accessoires nombreux. Bref, oubliez le nom Hyundai, vous vous retrouvez ici dans la digne successeure de la Equus, une voiture plus proche d’une grande limousine que d’une berline.
À l’arrière, certaines commandes redondantes permettent de contrôler le système audio et la climatisation, tout en offrant aux passagers un espace plus que digne de mention. Un détail que je n’aurais jamais dû pointer à mon fils et à sa copine qui ont passé la semaine à se laisser conduire, tout en changeant souvent (trop souvent) les postes de radio que j’écoutais. Mieux encore, ils pouvaient profiter d’un certain anonymat, s’amusant à laisser en place les stores qui dissimulent l’intérieur de la voiture aux passants trop curieux.
Sur la route
Sur la route, la voiture est sans conteste d’une grande douceur. L’insonorisation est exceptionnelle et la douceur de roulement spectaculaire. En modifiant les modes de conduite, on peut se permettre des modes en version ECO, sport ou intelligent, maximisant la consommation de carburant, mais rendant aussi les suspensions mieux adaptées aux besoins du conducteur. En d’autres mots, en mode sport, j’ai eu beau tenter de déstabiliser la grosse Genesis en slalom entre les cônes, j’ai été surpris de la stabilité et du peu de roulis dont elle a fait preuve. En mode ECO cependant, la valse était nettement plus perceptible.
Confortable, agréable et stable, la Genesis G90 est un pas dans la bonne direction. Elle n’a pas le dynamisme de conduite de ses rivales allemandes, mais elle retranche quelque 40 000 $ (sinon plus) à la facture totale, ce qui vaut bien les compromis, aussi petits soient-ils, qu’elle oblige.