Un mandat d’arrestation a été émis contre Mme Primeau le 7 avril, au terme d’une enquête policière. Elle a comparu au palais de justice de Saint-Hyacinthe deux semaines plus tard, faisant face à quatre chefs d’accusation pour fraude, possession de faux et emploi, possession et trafic de documents contrefaits. Les infractions ont été commises entre le 1er janvier 2005 et le 26 juin 2014.
Chantal Primeau devrait être de retour en cour le 31 août.
En plus d’avoir démissionné de la présidence du syndicat local affilié au Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) en juin 2014, Mme Primeau était suspendue avec solde de son poste de secrétaire de gestion du service de ressources humaines depuis le 3 juillet 2014.
Elle a réintégré ses fonctions à la CSSH en mai dernier puisqu’à la lumière des chefs d’accusation, aucun ne portait préjudice à l’emploi de Mme Primeau ou à la CSSH. « Nous avons examiné tâche par tâche le poste de Chantal Primeau en lien avec les possibles accusations et en tant qu’employeur, nous devions la réintégrer », a relaté la directrice des ressources humaines de la CSSH, Chantal Langelier.
20 000 $ d’irrégularités
En octobre 2014, le directeur adjoint au SCFP chargé du dossier avait indiqué au COURRIER que, selon les documents recueillis, Chantal Primeau avait empoché plus de 20 000 $ en usant d’un stratagème de double remboursement sur ses comptes de dépenses.
Selon Serge Morin, l’ex-présidente réclamait à son instance locale des dépenses liées à des formations reçues à l’extérieur alors que le SCFP remboursait déjà l’ensemble des frais associés à ce déplacement.
C’est un membre du comité exécutif local en formation à l’extérieur qui avait soulevé le doute auprès du trésorier syndical lorsqu’il s’était aperçu que ses dépenses étaient prises en charge par le SCFP et non par l’instance locale.
« La plupart des membres de la section locale demeuraient au niveau local. Ils croyaient donc qu’il était normal de rembourser ce type de déplacement », avait expliqué M. Morin.
Le directeur adjoint du SCFP avait également affirmé que les règles de financement du syndicat local ont été resserrées.
Les irrégularités dans les comptes de dépenses de Mme Primeau duraient depuis au moins 10 ans puisque l’enquête a permis de relever des anomalies dans des documents datant de 2005, dernière année accessible en raison de l’archivage.
Elle était à la tête du syndicat des employés de soutien de la CSSH depuis plus d’une quinzaine d’années.