« Ce projet nous permet de décloisonner le théâtre et d’en faire partout », affirme Ariane Coddens, soulignant l’absence de cette forme d’art dans le bar maskoutain comme un beau défi que se donne son groupe. « On voulait se surprendre nous-mêmes et surprendre le public en même temps, ajoute-t-elle. Il faut arrêter d’avoir peur du théâtre! » L’idée est de créer des « rendez-vous » chaque semaine et de montrer même aux spectateurs les plus réticents que le théâtre peut être accessible. Les pièces dureront d’ailleurs une trentaine de minutes seulement et le coût des représentations est particulièrement accessible : 15 $, incluant une consommation.
Famille et relations interpersonnelles
De plus, les quatre pièces sont toutes des créations originales, commandées par la troupe pour l’occasion. « Dans les quatre pièces, le thème de la famille est récurrent, ainsi que celui des relations interpersonnelles, mais c’est impressionnant de constater que cela donne des univers très différents », poursuit Ariane Coddens.
Les propositions sont Comment réussir sa soirée de Gabrielle Chapdelaine – une œuvre déjantée et contemporaine, prévient-on -, Le bateau de Katerine Thériault – l’auteure mélange l’intime et le tragique dans ses pièces -, Un beau matin de Louis-Dominique Lavigne – ce professeur du Cégep de Saint-Hyacinthe s’inspire de l’absurde de Ionesco et de Beckett – et Waskaganish de Frédéric Goulet – inspirée de la toute première création du Théâtre A.L.F.A. – et seront présentées à Saint-Hyacinthe les mardis 4, 11, 18 et 25 septembre respectivement. Deux autres représentations sont prévues les mercredis et jeudis, à Belœil et à Dunham. « Ce sont des pièces éclatées, mais accessibles. Les gens qui s’avouent frileux face au théâtre sont souvent plus game qu’ils le pensent », lance la jeune comédienne.
Béatrice Picard y sera
Le projet est jeune, mais il était assez solide pour convaincre le réalisateur et metteur en scène Régent Bourque de devenir mentor et parrain de cette aventure, et pour attirer une comédienne de la pointure de Béatrice Picard, qui jouera dans Un beau matin. Celle-ci, en entrevue avec Le Journal de Québec au début du mois, affirmait que c’était une nouvelle expérience pour elle et qu’elle adorait toujours travailler avec des jeunes.
L’initiative a aussi convaincu le Conseil de la culture de Saint-Hyacinthe de donner 1 300 $ pour la réalisation du projet et le sociofinancement a permis d’amasser plus de 4 200 $.
Les créateurs de la Buvette théâtrale ne cachent pas leur ambition de voir cette mini-tournée gagner en ampleur, mais déploient toute leur énergie pour remplir les salles de curieux. « Dans des salles comme celles-là, chaque spectateur compte. Laissez-vous surprendre, surtout que c’est nous qui venons à vous! », conclut Ariane Coddens.