28 juillet 2016 - 00:00
Attente à l’urgence
Quatre heures à Saint-Hyacinthe
Par: Rémi Léonard
L’urgence de l’Hôpital Honoré-Mercier attend toujours le feu vert du ministère pour son projet d’agrandissement. Photo François Larivière | Le Courrier ©

L’urgence de l’Hôpital Honoré-Mercier attend toujours le feu vert du ministère pour son projet d’agrandissement. Photo François Larivière | Le Courrier ©

L’urgence de l’Hôpital Honoré-Mercier attend toujours le feu vert du ministère pour son projet d’agrandissement. Photo François Larivière | Le Courrier ©

L’urgence de l’Hôpital Honoré-Mercier attend toujours le feu vert du ministère pour son projet d’agrandissement. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Un patient qui se présente à l’urgence de l’Hôpital Honoré-Mercier attend en moyenne quatre heures avant de voir un médecin, selon le dernier bilan du Commissaire à la santé et au bien-être, Robert Salois.

C’est ce document qui avait appris aux Québécois que leurs urgences étaient parmi les pires en Occident. En examinant les statistiques par établissement, force est de constater que l’Hôpital Honoré-Mercier fait pire que la moyenne.

Parmi les dix-huit autres urgences comparables au Québec, soit les urgences secondaires de plus de vingt civières au permis, l’attente à Honoré-Mercier excède de 24 minutes la moyenne, qui est déjà la plus élevée parmi les sept catégories existantes.

Invité à commenter cette performance, le Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Est (CISSSME) a tenu à souligner que la situation va malgré tout en s’améliorant, et ce, malgré la croissance du nombre de visites. Elles ont en effet augmenté d’environ 5 % à chacune des deux dernières années, pour atteindre 43 273 visites en 2015-2016, selon les données de l’organisme.

Question de priorité

Si on ventile selon le niveau de priorité des patients, ceux moins prioritaires attendent logiquement beaucoup plus longtemps et font augmenter le délai global, alors que ceux très prioritaires sont pris en charge immédiatement, explique la porte-parole Magali Dupont.

Elle donne l’exemple des patients de priorité 4 (avant-dernier échelon de priorité sur une échelle de 5), qui attendaient plus de cinq heures l’an dernier et dont le délai a été ramené à quatre heures et demie.

L’engorgement peut justement s’expliquer par les nombreux patients non prioritaires qui se présentent à l’urgence, faute d’accès en première ligne. À Saint-Hyacinthe, 43 % des visites à l’urgence sont classées en priorité 4 ou 5 et pourraient idéalement être traitées en clinique. Une proportion qui reste largement sous la moyenne québécoise, à 60 % de visites non prioritaires.

C’est pourquoi le Commissaire à la santé et au bien-être recommande notamment d’améliorer l’accès aux soins de santé de première ligne pour libérer les urgences des cas non prioritaires. Robert Salois suggère également dans son rapport d’accorder des responsabilités accrues aux infirmières dans les urgences, de mettre sur pied un « accueil clinique » pour livrer rapidement un diagnostic sans passer par l’urgence, de libérer des lits provenant des autres départements hospitaliers et d’ajuster le nombre de médecins en fonction de l’achalandage, entre autres recommandations.

Autres indicateurs

Plusieurs autres indicateurs de performance pour chaque urgence sont aussi disponibles dans le document (voir tableau). On apprend par exemple que le délai moyen pour la consultation d’un spécialiste à Honoré-Mercier est de onze heures, soit une heure douze minutes de plus que la moyenne des urgences du même type. Pour ce qui est de la durée des séjours, elle est près de six heures pour les visites ambulatoires, 14 heures et demie en moyenne pour ce qui est des visites sur civière pour des patients non hospitalisés et plus de 28 heures pour le même type de visite, mais avec une hospitalisation. Enfin, 15 % des patients repartent de l’urgence d’Honoré-Mercier sans avoir vu un médecin.

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