5 mai 2022 - 07:00
Questions en rafale à André Barnabé
Par: Martin Bourassa
À quelques jours de sa retraite, André Barnabé était tout sourire. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

À quelques jours de sa retraite, André Barnabé était tout sourire. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©


SUR LE DOSSIER EXCELDOR

André Barnabé laisse malgré lui des dossiers en suspens. L’un de ceux-là est le dossier du déménagement de l’usine Exceldor de Saint-Damase vers une terre agricole de Saint-Hyacinthe. On attend toujours que l’appel logé par l’Union des producteurs agricoles de la Montérégie devant le Tribunal administratif soit entendu. « Mon premier échange avec Exceldor à ce sujet remonte à juillet 2015. J’ai peine à réaliser que cela fait sept ans et qu’on attend toujours le feu vert. Le processus devant la Commission de protection du territoire agricole est d’une lenteur absolument désastreuse et dommageable qui met à risque l’un de nos fleurons. Collectivement, nous avons la responsabilité de faire mieux que ça. Définitivement, cela a beaucoup trop traîné. »

SUR L’UPA DANS LE DOSSIER EXCELDOR

« L’UPA a joué son rôle, c’est correct. Mais en même temps, j’essaie de comprendre son jeu et j’y arrive difficilement. Cette usine va consolider la filière avicole dans une région, la Montérégie, reconnue pour ses élevages de volailles. Idéalement, chaque producteur devrait avoir son propre abattoir chez lui, mais c’est irréaliste. Si on veut élever des volailles, il faut aussi se doter d’installations pour les abattre. J’ose croire que la conclusion sera favorable. »

SUR LA RECONNAISSANCE DE SAINT-HYACINTHE COMME ZONE D’INNOVATION EN AGROALIMENTAIRE ET VÉTÉRINAIRE

« Nous travaillons ce dossier-là avec nos partenaires et j’ai bon espoir que nos efforts seront récompensés. Cette reconnaissance nous procurerait des outils de développement supplémentaires en venant confirmer toute la force de notre écosystème et toute l’innovation qui se fait chez nous dans ces secteurs. Notre stratégie de communication n’a pas fait beaucoup de bruit, je vous l’accorde, mais vous nous jugerez sur les résultats, sur qui ou quelles régions seront retenues. »

SUR LE RÔLE DE SAINT-HYACINTHE TECHNOPOLE COMME PROMOTEUR IMMOBILIER

André Barnabé affirme ne pas entendre de grogne particulière au sujet du rôle joué par son organisme en tant que promoteur immobilier, que ce soit à titre d’acheteur de bâtiment comme l’ancien entrepôt de Dutailier à Saint-Hyacinthe ou comme locateur d’une entreprise comme CDMV. Rappelons que Saint-Hyacinthe Technopole est en train de terminer la construction du siège social de CDMV, au coût de 30 M$, en échange d’un bail d’une durée minimale de 25 ans à un loyer annuel de 2 M$. « Quand on achète une bâtisse, c’est pour répondre à un besoin ou à une demande. On l’a fait seulement deux fois ces dernières années. Nous ne nous considérons pas comme un promoteur immobilier. On saisit des opportunités et ce n’est pas pour consolider et financer nos opérations courantes, mais bien pour contribuer d’abord et avant tout au développement économique de toute la région. Il est hors de question que le volet immobilier serve à nourrir nos opérations. Et notre objectif n’a jamais été de nous bâtir un portefeuille immobilier d’un milliard de dollars. L’immobilier, c’est un outil dont on se sert quand la bonne occasion se présente, pour le bien de la région. »

SUR LA PROSPECTION À L’ÉTRANGER

En sept ans passés à la tête de Saint-Hyacinthe Technopole, André Barnabé s’est fait discret à l’étranger. À peine aurait-il fait trois voyages, en Espagne, en France et aux États-Unis. On s’entend que les deux dernières années ont limité comme de raison ses possibilités. « D’autres que moi ont mis Saint-Hyacinthe sur la mappe et l’on fait rayonner en portant le bâton de pèlerin. Ce travail a été fait et bien fait. Ces années-ci, il faut trouver un équilibre. Il faut demeurer présent à l’étranger. Il y a des outils et des façons de faire qui nous permettent de faire du démarchage de différentes façons. Nous avons un consultant qui nous représente dans divers mandats en Europe par exemple. On ne peut pas vivre en vase clos et replié sur nous-mêmes. Notre future zone d’innovation, elle devra être ouverte sur le monde, nous n’avons pas le choix. Ces relations pourront prendre plusieurs formes. »

SUR SON AVENIR PROFESSIONNEL

« Je ne sais pas trop encore de quoi ma retraite sera faite, mais ma conjointe m’attend déjà depuis longtemps. J’aurai maintenant l’immense privilège de choisir ce que je veux faire et quand je veux le faire. Je ne cherche pas de travail, ou disons que je ne cherche certainement pas un mandat à temps plein prolongé, sinon je ne serais pas parti d’ici! »

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