Si la tendance se maintient, la conseillère Johanne Delage se lèvera, lundi soir, au début de la séance du conseil municipal de la Ville de Saint-Hyacinthe pour blâmer publiquement Le Courrier de Saint-Hyacinthe.
Nous blâmer pourquoi? Essentiellement pour avoir écrit que la Ville de Saint-Hyacinthe rejetait toute responsabilité et blâmait la Corporation aquatique maskoutaine (CAM) pour un incident survenu à la piscine, incident qui fait actuellement l’objet d’une poursuite en dommages de 600 000 $ devant les tribunaux.
Selon ce qui circule à l’hôtel de ville, l’interprétation qu’a faite LE COURRIER de la défense produite par la Ville est erronée puisque jamais la Ville n’a blâmé la CAM pour avoir manqué à ses obligations de gérer les activités du Centre aquatique de manière prudente, diligente et sécuritaire et de veiller à la sécurité des usagers. Dans sa défense, la Ville refuse en effet d’admettre que la CAM a manqué à ses obligations, mais elle suggère du même souffle que si jamais le tribunal devait établir le contraire « la CAM doit assumer seule l’entière responsabilité de tous les dommages découlant de l’inexécution de ses obligations, s’il y a lieu ». Bref, la Ville s’en lave les mains et impute une partie de responsabilité potentielle à la CAM. Une partie seulement, car dans sa défense, la Ville ajoute que si jamais le tribunal devait conclure à un aménagement inapproprié et non sécuritaire du bassin ou à une rampe métallique non conforme à la réglementation applicable, il appert que seuls les architectes devraient être tenus responsables des dommages.
En passant, la Ville nie d’ailleurs que la fameuse rampe métallique ne soit pas conforme, et ce, même si les expertises pratiquées par la Régie du bâtiment et le spécialiste mandaté par l’assureur de la CAM tendent à démontrer le contraire à l’égard du code du bâtiment. En prime, la Ville suggère que la jeune victime a aussi été responsable de son propre malheur par sa distraction et son inattention. Bref, la Ville invite le tribunal à chercher des responsables ailleurs et l’aiguille vers plusieurs directions, dont la CAM.
À notre avis, la question cruciale qui devrait préoccuper Mme Delage devrait être la suivante : qui faut-il blâmer pour la lenteur de la Ville à corriger les défectuosités identifiées par la Régie du bâtiment il y a plus d’un an? Qui?