Durant cette fin de semaine de « Plaisir en famille : s’amuser pour la cause », les enfants pourront se divertir sur plus d’une quinzaine de structures gonflables regroupées dans les gymnases de l’École secondaire Saint-Joseph, à Saint-Hyacinthe.
Même si cela peut sembler « paradoxal » d’organiser une activité festive pour « brasser les tabous liés au suicide », Mme Frédéric et M. De Ladurantaye expliquent qu’en plus d’avoir récemment lancé une entreprise de location de jeux gonflables, leur ami Steven, qui a mis fin à ses jours en juillet, était partie prenante de ce projet.
« Steven nous avait dit : j’ai confiance en la compagnie. Et, pour cette raison, nous souhaitons nous en servir pour lui rendre hommage et conscientiser les gens au fait que la dépression n’est pas une marque de faiblesse et qu’il faut aller chercher de l’aide si nécessaire », souligne Geneviève Frédéric, rencontrée avec son conjoint au lendemain de la semaine de prévention du suicide.
Puisqu’il s’agit de la première édition de Plaisir en famille, le couple qui réside à Sainte-Cécile-de-Milton ne sait pas exactement quel montant sera remis au centre d’intervention de crises en santé mentale, Contact Richelieu-Yamaska.
« Nous rembourserons nos frais et nous remettrons tout le reste des fonds amassés à l’organisme. Nous aurions pu seulement leur remettre un chèque, mais nous souhaitions plutôt organiser une activité qui fera jaser du suicide et qui permettra peut-être à quelqu’un d’aller chercher de l’aide », indique Pascal De Ladurantaye.
Les billets, nécessaires seulement pour les enfants, sont en vente au coût de7,50 $ jusqu’à la fin février et 10 $ le jour de l’activité. Ils sont disponibles au www.plaisirenfamille.com
Départ brutal
Steven n’avait que 29 ans lorsqu’un soir de juillet, il a commis l’irréparable. C’est son ami Pascal De Ladurantaye qui l’a retrouvé seul dans un camion stationné dans un champ, avec une arme de chasse.
« Steven était une personne généreuse, qui ne semblait pas en dépression, même s’il traversait une période difficile. Après coup, on se dit toujours qu’on aurait dû voir les signaux, mais avant, c’est difficile de prédire que ça va arriver », témoigne M. De Ladurantaye, encore sous le choc sept mois plus tard.
La journée avant de passer à l’acte, Steven avait été filmé en train d’essayer les nouvelles structures gonflables de la compagnie, un grand sourire aux lèvres. « Ce n’est pas parce que la personne va bien que son plan ne se mettra pas à exécution. Notre ami était très heureux à peine douze heures avant de se suicider », prévient Geneviève Frédéric.
Bien qu’encore attristé par ce départ soudain, le couple a réussi à surmonter cette épreuve grâce au soutien des intervenants du centre de prévention du suicide JEVI, en Estrie. C’est un concours de circonstances qui a mis les Miltonnais en contact avec cet organisme, puisque leur territoire est desservi par Contact Richelieu-Yamaska.
« Comme nous l’a dit Louis Lemay [dg Contact Richelieu-Yamaska], il n’y a pas de bonne façon de vivre un deuil lié au suicide. Il faut juste que la façon choisie nous permette d’avancer », relate Mme Frédéric.
De l’aide est disponible en tout temps au 1 866 APPELLE (277-3553), la ligne téléphonique d’intervention du centre Contact Richelieu-Yamaska.