Ce déménagement des activités judiciaires permettrait d’avoir le champ libre pour le projet de rénovation et d’agrandissement de 53 M$ initialement prévu, ou même pour une reconstruction complète du site, option maintenant considérée.
Impossible toutefois de savoir vers quelle direction la SQI se dirige puisque l’organisation n’a pas souhaité commenter le dossier, référant au ministère de la Justice.
L’attachée de presse de la ministre Stéphanie Vallée a simplement informé que le projet est à l’étape du dossier d’opportunité et que « plusieurs scénarios sont étudiés ».
Rappelons qu’un appel d’offres visant à trouver des locaux pour répondre au manque d’espace au palais de justice de Saint-Hyacinthe a été annulé en décembre dernier. Les Centres d’achats Beauward s’alignaient pour décrocher ce contrat grâce à une soumission en deçà de leur seul concurrent, le Groupe Robin. La solution alternative d’installer des bâtiments modulaires en annexe du palais de justice avait alors été évoquée.
De toutes les options considérées, la seule autre qui ait filtré jusqu’ici est celle d’utiliser l’édifice de la Fédération des caisses Desjardins, au coin Girouard Ouest et Bourdages Nord, pour héberger temporairement les activités du palais de justice. Le bail avec Desjardins se termine en décembre 2018.
La nouvelle propriétaire des lieux, la Ville de Saint-Hyacinthe, ne semble toutefois pas ouverte à cette idée, qui viendrait compromettre son projet de bibliothèque municipale, élément essentiel du pôle culturel envisagé pour 2020-2022. Le maire Claude Corbeil a confirmé que ce projet est maintenu et que l’échéancier ne permettrait pas d’accueillir un palais de justice temporaire pour plusieurs années.
Le conseiller du centre-ville, Jeannot Caron, juge aussi « impensable » de retarder ainsi ce projet majeur. « Il y a d’autres avenues » pour relocaliser le palais de justice, a-t-il avancé, parlant d’un « impératif » que l’établissement reste au centre-ville. Peu importe les propositions de la Ville, la décision finale appartient cependant à la SQI, qui doit répondre aux besoins du ministère de la Justice.
Selon la députée Chantal Soucy, qui tente également d’obtenir des informations sur l’avancement du projet, l’option de la rénovation sur les installations existantes est toujours sur la table puisque la ministre de la Justice n’a pas donné d’autorisation pour la démolition de l’édifice. Une lecture qui diverge de celle du directeur général de la Ville de Saint-Hyacinthe, Louis Bilodeau, qui a affirmé récemment au COURRIER qu’une démolition pour faire place à une construction neuve était plus réaliste compte tenu de l’état actuel du palais de justice.
Le projet devrait se préciser dans les prochains mois puisque le cabinet de la ministre de la Justice a précisé que « le dépôt pour approbation du dossier d’opportunité est prévu au cours du printemps 2018 ».