La perte d’acquis pour les résidents, les clients et les travailleurs du centre-ville, principalement en ce qui a trait au stationnement, est une crainte qui a été maintes fois exprimée au cours de la longue période des questions, laquelle aurait pu se poursuivre bien au-delà de 23 h, dans la salle Desjardins du Centre des arts Juliette-Lassonde.
« On amène 100 000 personnes ici chaque année, et sur la question du stationnement, nous sommes très inquiets. Durant la journée, on accueille beaucoup d’écoliers, c’est entre 14 à 22 autobus, de 20 à 25 fois durant l’année. On ne voudrait pas bloquer vos entrées, mais il faut bien les accueillir, nos élèves », a soulevé le directeur général du Centre des arts, Jean-Sylvain Bourdelais.
Jacques Brabant, de la Mercerie Brabant, s’inquiète quant à lui pour ses locataires de la disparition du stationnement que convoite Réseau Sélection. « Il y a 250 logements qui dépendent de ce stationnement-là. Il y a les voitures de 130 locataires qui sont stationnées là durant la nuit. À très court terme, il n’y aura plus de place pour eux : où iront-ils stationner? Vous avez mis la charrue avant les bœufs. Pourquoi cet empressement, pourquoi ne pas nous donner un an (…)? Vous avez créé beaucoup d’incertitude », a-t-il lancé.
La question de l’emplacement mise à part, le projet lui-même a semblé bien accueilli, après la présentation qu’en a faite Maxime Frappier, architecte de la firme ACDF.
C’est lui qui avait la tâche d’apporter des réponses après les interventions d’ordre plus technique, comme celle de cette dame qui souhaiterait que le bâtiment soit déplacé vers l’ouest, question de maintenir un accès adéquat à la rivière et la promenade Gérard-Côté entre l’immeuble proposé et le Centre des arts.
Nicole Jetté s’inquiète, quant à elle, de la destruction de logements modestes pour compenser la perte en espaces de stationnement qu’entraînera le projet Réseau Sélection. « Le prix des logements dans le secteur va grimper, et ce n’est pas tout le monde qui a accès à ceux de l’Office municipal d’habitation. »
Mais sur ces questions, le maire Claude Corbeil s’est montré ferme. « On a déjà eu ces discussions-là et nous, on recherche la mixité (dans le logement). Pour moi, le statu quo au centre-ville n’est pas possible. On veut requalifier (des sites), on veut densifier, et c’est ça qui va se passer » a-t-il averti.
Il a répété que la Ville allait recréer, d’une manière ou d’une autre, les 188 cases de stationnement sacrifiées, et cela avant la mise en chantier du projet, prévue pour l’automne. Les travaux de construction doivent s’échelonner jusqu’au printemps 2019.