Il a également ouvert une timide porte aux catholiques divorcé(e)s et remarié(e)s et aux personnes discriminées, comme les personnes LGBTQ+, au sein de l’Église. Certes, cela ne correspond pas à ce que plusieurs souhaitaient, à juste titre, dans l’ouverture de l’Église face aux personnes marginalisées au sein de l’institution, mais c’est un pas dans la bonne direction. Sur le plan interreligieux, il a accueilli exceptionnellement certaines autres religions, dont l’islam. Il proclamait ainsi l’unité dans la diversité de l’humanité.
François, dans tout son pontificat, a accordé une priorité absolue aux périphéries sociale, religieuse et économique dès son épiscopat en visitant les favelas en s’y rendant en autobus! Influencé par des courants provenant des théologies de la libération, il a centré son message sur la nécessaire inclusion de tout être et de leur dignité inhérente en particulier pour les personnes migrantes. Cela s’observe par son souci constant du bien-être des personnes migrantes. Pour lui, l’économie se doit d’être au service des personnes alors que dans nos sociétés, c’est plutôt l’inverse.
Les destinations de ses voyages l’illustrent également. Il n’a pratiquement jamais visité des pays du Nord global pour privilégier le Sud. Son voyage au Canada s’inscrit dans cette priorité puisqu’il est venu faire amende honorable auprès des Premières Nations pour des gestes posés correspondant à un génocide. Certes, il s’agit d’un pas pour reconnaître l’héritage toxique du colonialisme. Officiellement, en 2023, l’Église a répudié la doctrine de la découverte (enfin). Une véritable révolution paradigmatique.
Son encyclique qui a eu le plus d’impact dans le monde, surtout à l’extérieur du catholicisme, est sans nul doute Laudato Si’ sur l’environnement et salué par les mouvements écologistes davantage qu’à l’interne. Un détail illustrant son humilité est le fait que François a cité d’autres sources que celles de l’Église catholique; phénomène rare avant lui. Cela s’avère rafraîchissant. Cela a contribué à sa réception positive.
Une révolution en sourdine est celle de ses nominations : il a désigné un cardinal d’Iran! En l’internationalisant, un bon nombre de cardinaux proviennent du Sud bien davantage que des chrétientés occidentales. Comment cela influencera-t-il le prochain conclave, cela demeurera à voir.
En terminant, un merci immense à cet humaniste et environnementaliste inspirant pour l’impulsion et l’engagement des réformes nécessaires de l’institution et pour la conscience morale du monde. Reposez en paix et souhaitons que votre héritage se poursuive.
Patrice Perreault, Granby