16 janvier 2025 - 03:00
Réjean Sauvé coupable d’agression sexuelle
Par: Adaée Beaulieu
Le Maskoutain Réjean Sauvé lors de son passage au palais de justice de Saint-Hyacinthe plus tôt cette semaine. Il a été reconnu coupable d’agression sexuelle pour des gestes commis entre 2017 et 2019 à l’endroit d’une jeune femme. Photo | Le Courrier ©

Le Maskoutain Réjean Sauvé lors de son passage au palais de justice de Saint-Hyacinthe plus tôt cette semaine. Il a été reconnu coupable d’agression sexuelle pour des gestes commis entre 2017 et 2019 à l’endroit d’une jeune femme. Photo | Le Courrier ©

Le Maskoutain Réjean Sauvé a été reconnu coupable, le 14 janvier au palais de justice de Saint-Hyacinthe, d’agression sexuelle sur une jeune femme.

Le juge Serge Délisle a conclu à un consentement vicié de la victime, car obtenu par abus de confiance, pour des événements survenus entre 2017 et 2019. En fait, Sauvé était devenu en quelque sorte le thérapeute de la victime en 2016 et c’est lui qui l’a par la suite encouragée à modifier leur relation en 2017 dans le but d’avoir des relations sexuelles avec elle.

Au moment de son arrestation en 2020, il avait été rapporté que Sauvé, en plus de son travail comme intervenant dans une ressource communautaire de Saint- Hyacinthe, s’affichait comme entraîneur spécialisé personnel en offrant des programmes d’entraînement et de mise en forme. C’est à ce titre que la victime aurait noué une relation avec lui.

C’est d’ailleurs par l’analyse des messages textes échangés entre la victime et son agresseur que le juge a pu établir la nature de leur relation et conclure à un abus de confiance de Sauvé. « L’état, la fragilité et la vulnérabilité psychologique de la plaignante sont palpables », est-il écrit dans le jugement. « L’importance de l’accusé à titre d’intervenant ainsi que la dépendance de la plaignante envers lui sont sans équivoque. […] De l’ensemble de la preuve, le Tribunal conclut à l’existence hors de tout doute raisonnable d’une relation de confiance et d’une inégalité écrasante du rapport de force entre les parties », a tranché le juge Délisle.

La victime n’a pu retenir ses larmes au moment où il a relu des messages textes faisant état du désir de cette dernière de conserver à tout prix Sauvé comme thérapeute à cette période de sa vie. Le juge s’est dit convaincu que Sauvé a utilisé cette dépendance pour parvenir à ses fins. « Face à cette hésitation, l’accusé utilise les confidences recueillies et il manipule les faiblesses et les vulnérabilités de la plaignante, informations acquises dans le cadre de sa relation de confiance, pour obtenir un consentement apparent aux activités sexuelles à venir », a-t-il relaté. « Ce n’est qu’une fois rassurée qu’il continuera de l’aider que la plaignante accepte la proposition de l’accusé de redéfinir la relation. »

Les procédures judiciaires dans ce dossier se poursuivront le 21 février. Les représentations sur sentence se dérouleront par la suite.

Du Baluchon à la prison

C’est en juin 2020 que Réjean Sauvé, alors âgé de 43 ans, a été arrêté en lien avec ces événements. Il travaillait alors depuis neuf ans comme intervenant à l’Auberge du cœur Le Baluchon de Saint-Hyacinthe, une ressource d’hébergement mixte pour les jeunes de 12 à 17 ans qui vivent des difficultés.

À ce moment, l’organisme avait diffusé un communiqué de presse conjointement avec le Regroupement des Auberges du cœur du Québec pour assurer que Réjean Sauvé avait été suspendu promptement et pour souligner que les faits qui lui étaient reprochés n’avaient pas été commis dans le cadre de son travail à titre d’intervenant au Baluchon.

La perquisition faite au domicile de Sauvé avait aussi permis aux policiers de trouver 3300 comprimés de stupéfiants et quelques grammes de cannabis, amenant les autorités à ajouter des accusations de possession de stupéfiants en vue d’en faire le trafic. Les policiers avaient aussi saisi du matériel informatique. Deux chefs d’accusation de possession de pornographie juvénile et d’incitation à des contacts sexuels s’étaient également ajoutés en juillet 2020.

Tous les autres dossiers ont été clos avant celui d’agression sexuelle pour lequel il vient de recevoir son jugement. En septembre 2022, il avait plaidé coupable à des accusations de possession de stupéfiants. Sa sentence avait été suspendue. Puis, en mai 2023, il avait été acquitté de quatre chefs d’accusation d’incitation à des contacts sexuels sur une mineure et de harcèlement entre 2012 et 2014.

Quelques semaines plus tard, il avait aussi plaidé coupable à une accusation de possession de matériel obscène, soit de la nudité infantile non considérée comme de la pornographie juvénile, car cette dernière implique l’acte sexuel. Il a reçu une peine suspendue de 122 jours de prison étant donné qu’après son arrestation, le 8 juin 2020, il était demeuré détenu pendant trois mois.

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