Au Québec, la traditionnelle semaine de relâche est plus que bienvenue cette année parce que l’hiver nous aura pas mal maganés. Remarque, il y a bien d’autres endroits dans le monde qui profiteraient plus que nous autres d’une semaine de relâche. Quand on regarde ce qui se passe en Ukraine par exemple, ça relativise le sacrifice ici de nos « combattants pour la libarté » qui crient « Phoque Trudeau » bien au chaud dans un spa à Ottawa.
Pendant que ça pète ailleurs pour vrai, en Somalie, au Yémen, ici, on a une semaine de relâche. Pis on retrouve toutes nos précieuses libertés supposément perdues pendant la pandémie… pour laquelle nous avions des vaccins gratuits d’ailleurs.
Les bars, les restos, les salles de spectacles et bientôt les masques à l’école, il ne restera bientôt plus grand-chose à déconfiner. On va retourner chanter « I will survive » au karaoké. Au Centre Bell, ils vont pouvoir empiler trois spectateurs par siège s’ils sont de la même bulle familiale, envoye donc. L’économie va rouler. On va voyager. On va se lâcher le mou dans le salon, s’habiller en dur pour retourner travailler, pis les seuls déçus seront nos animaux domestiques qui étaient le centre de toute l’attention depuis deux ans. Y a des chats qui vont capoter sur un moyen temps.
C’est ça notre vie. Pour reprendre la formule du metteur en scène Wajdi Mouawad, nous vivons dans un pays « dangereusement en paix » et, des fois, on ne se rend plus compte à quel point on est gras dur de liberté. Nous en avons tellement qu’on pourrait en mettre sur Marketplace. Et je vous dis que les Syriens, les Somaliens, les Yéménites, les Ukrainiens et un bon paquet d’autres nous écriraient vite : « Cet article est-il encore disponible? »