Le site visé appartient aux Sœurs de la Présentation de Marie, en bordure de la rue Larivée Ouest, un terrain boisé situé derrière le Collège Saint-Maurice et non loin de leur actuelle maison mère, dans le quartier Sacré-Cœur.
Dans sa portion la plus haute, l’immeuble projeté ferait jusqu’à neuf étages, avec un bloc central à six étages et pourrait abriter environ 312 personnes. Sur ce total, 106 unités seraient réservées à des religieuses autonomes, en plus de 62 unités de soins et de 144 logements destinés aux laïcs. Le Groupe Lokia a déjà de l’expérience avec ce type de cohabitation, notamment dans le cadre d’un projet réalisé récemment du côté de Trois-Rivières.
Ne plus être propriétaire
La supérieure provinciale des Sœurs de la Présentation de Marie, Sœur Clémence Moreau, a manifesté le souhait de sa communauté de « ne plus porter la responsabilité d’être propriétaire » de leurs installations en sol maskoutain, sur la rue Girouard Ouest. Après tout, sur la centaine de sœurs restantes à la maison mère, la grande majorité a dépassé les 80 ans, a-t-elle indiqué. Les 135 sœurs que compte la communauté au Québec seraient déménagées dans ce nouvel édifice, dont l’occupation pourrait débuter dans environ deux ans.
Se joindront à elles les 29 sœurs de la Charité qui se trouvent encore à leur propre maison mère, du côté de la Métairie à Saint-Hyacinthe. Elles aussi doivent malheureusement composer avec une communauté vieillissante, en décroissance, et qui nécessite de plus en plus de soins.
Dans les deux cas, la volonté de demeurer à Saint-Hyacinthe a été déterminante dans leur choix de relocalisation. « Nos racines [en sol maskoutain] sont profondes », a affirmé Sœur Moreau, rappelant que leur présence remonte à aussi loin que 1858, dans le cas des Sœurs de la Présentation de Marie.
Leur démarche peut ainsi se comparer à celle réalisée par les Sœurs Adoratrices du Précieux-Sang et une partie des Sœurs de Saint-Joseph de Saint-Hyacinthe, qui ont migré en 2014 vers les Jardins d’Aurélie après avoir conclu une entente avec un partenaire privé.
Déjà désuet?
Dans le cas qui nous occupe, une différence est toutefois à noter : la maison mère des Sœurs de la Présentation de Marie ne date que de 1994 puisqu’elle a été reconstruite à la suite de l’incendie du collège et l’ancienne maison mère. Sur une superficie de 15 735 m2, ce complexe comprend 150 chambres pour les religieuses, une chapelle de 170 places, le provincialat et des locaux communautaires, dont une bibliothèque, indique la description du projet conçu par la firme Jodoin Lamarre Pratte architectes. Les installations devaient pouvoir répondre « aux besoins de la population vieillissante avec des chambres adaptées, des comptoirs de surveillance et de services, des bains thérapeutiques, des services d’ergothérapie et de physiothérapie ainsi qu’une salle à manger et une cuisine centrale », mentionne également la firme d’architectes.
Vingt-sept ans plus tard, la supérieure provinciale soutient que les installations sont « déjà dépassées », évoquant les importants travaux de mises aux normes qui seraient nécessaires pour continuer à occuper les lieux. Les sommes requises pourraient même dépasser les coûts de construction de la nouvelle résidence, a ajouté le président et fondateur du Groupe Lokia, le Dr Guy Tremblay. Il n’a cependant pas voulu chiffrer son investissement.
De toute manière, des travaux à la maison mère actuelle impliqueraient des dérangements et des déplacements pour les sœurs, alors qu’elles souhaitent avant tout se départir des « soucis administratifs » qui viennent avec cette propriété, a fait remarquer Sœur Moreau.
C’est dans ces circonstances que les Sœurs de la Présentation de Marie ont invité des promoteurs à leur proposer un projet qui pourrait leur offrir un milieu de vie adapté à leurs valeurs, à leurs besoins et à leur mode de vie, a-t-elle expliqué. Le Groupe Lokia s’est ensuite démarqué avec son projet, en plus de pouvoir compter sur l’expérience développée à travers ses autres réalisations en collaboration avec des communautés religieuses.
Quel avenir pour les deux maisons mères?
Pour son actuelle maison mère, les Sœurs de la Présentation de Marie envisagent une nouvelle vocation qui lui permettrait de « servir la communauté », a évoqué Sœur Moreau, sans vouloir en dévoiler plus pour l’instant. La Ville de Saint-Hyacinthe a confirmé au COURRIER être impliquée dans ces démarches.
Du côté des Sœurs de la Charité, le Groupe Robin a déjà une promesse d’achat sur leur propriété de la Métairie, a confirmé leur supérieure, Sœur Diane Beaudoin. Elles doivent la libérer d’ici avril 2026.