« Je suis surpris de voir qu’il y a des gens qui hésitent à se faire vacciner alors que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) considère qu’il s’agit d’une des mesures de santé publique les plus efficaces et rentables », a signalé d’entrée de jeu M. Rodrigue.
Victime de son succès, la vaccination est devenue excessivement efficace et les maladies infectieuses de plus en plus rares, ce qui pousse la population à se demander si c’est une intervention encore nécessaire.
Pour le directeur de la santé publique, la réponse est claire; il suffit que le taux de vaccination diminue dans une population pour qu’une maladie qui était disparue réapparaisse, a-t-il affirmé. Ce fut le cas pour la rougeole, une maladie considérée éliminée du continent en 2002 ayant ressurgi neuf ans plus tard. Près de 800 personnes avaient été infectées au Québec, dont 135 en Montérégie, par un résident de la province l’ayant contracté lors d’un voyage à l’étranger.
« La vaccination ne protège pas seulement l’individu, mais également toute la communauté », a rappelé Jean Rodrigue.
Il n’y a pas que l’absence de vaccin qui soit néfaste pour la santé, mais aussi les retards vaccinaux chez les enfants, a poursuivi le directeur de la santé publique. « Ne pas recevoir les vaccins à l’âge recommandé entraîne un risque pour l’enfant de développer une maladie alors qu’il est vulnérable », a expliqué M. Rodrigue.
En 2012, seuls 34 % des enfants avaient reçu tous les vaccins à l’âge recommandé.
L’an dernier, ce sont près de 700 000 doses de vaccins qui ont été administrées dans 473 sites en Montérégie.
La Direction de santé publique de la Montérégie entend travailler avec les établissements pour que l’offre de services réponde le mieux possible aux besoins et afin de joindre les clientèles qui se font peu vacciner. Elle continuera d’outiller les intervenants du réseau qui doivent répondre aux interrogations des patients à l’égard de la vaccination.
Vaccination contre la grippe
Alors que la période de vaccination tire à sa fin, Jean Rodrigue a indiqué que « le rythme de vaccination était le même que les autres années », et ce, malgré l’inefficacité du traitement l’an dernier.
« Avec la grippe, on retrouve plusieurs virus qui peuvent muter facilement. L’an dernier, la souche a changé entre le moment où l’on a choisi le vaccin et l’arrivée du virus. Si on compare à la vaccination chez les enfants, les virus en question mutent beaucoup moins, ce qui conserve l’efficacité du vaccin », a défendu M. Rodrigue.
Si le vaccin contre la grippe n’a pas donné les résultats souhaités l’an dernier, il a atteint un taux d’efficacité variant de 40 à 60 % sur une période de dix ans.