Vous savez, celui qui se sert de l’imagerie nazie et de références au régime dictatorial de la Corée du Nord pour dénoncer le racisme et le harcèlement dont sa famille et lui feraient l’objet de la part de la Municipalité. Des insinuations qui ont davantage été démenties que démontrées jusqu’ici.
L’été dernier, cette histoire a fait le tour des grands médias anglophones et francophones. Pour ma part, quand j’ai eu vent de cette affaire, j’avoue avoir mis le pied sur le frein, ne souhaitant pas succomber à la provocation, en lui accordant une attention inutile. Mais dans la mesure où l’histoire s’est retrouvée sur la place publique et qu’elle force la Municipalité à consacrer du temps, de l’énergie et de l’argent pour faire entendre raison à ce citoyen, il est difficile de détourner le regard et de nier ses effets. Par quatre fois, incluant cette édition-ci, nous avons consacré des articles à cette controverse, en prenant grand soin de donner la parole à chaque partie concernée. Chaque fois. C’est l’ABC du métier et encore davantage quand l’une des parties impliquées semble disposée à en découdre avec les autorités et les tribunaux.
Je n’irai pas jusqu’à dire que ce citoyen est dérangé, mais il dérange assurément. Il indispose les gens de Saint-Barnabé, ses voisins immédiats et les gens d’ailleurs dans la mesure où cette histoire se prolonge. L’utilisation de l’imagerie nazie, lourde de sens, heurte la sensibilité de bien des gens, dont a priori la communauté juive. Nous sommes allés à la rencontre de Henry Topas, directeur régional de l’organisme B’nai Brith Canada pour le Québec, lors de son passage à Saint-Barnabé-Sud, la semaine dernière. Il n’a pu que constater l’impensable. « Détestable, abominable », a-t-il commenté en référence à l’utilisation de l’iconographie nazie sur la place publique.
Je souligne qu’il y avait quand même deux voitures de la Sûreté du Québec lors du passage de M. Topas pour éviter tout débordement. Il n’y en a pas eu pour le moment. Le porte-parole de la communauté juive disait souhaiter que le gouvernement impose une loi interdisant l’affichage public des symboles et de l’iconographie nazis. Une pétition circule d’ailleurs à cet effet.
Dans l’état actuel des choses, une telle loi ne réglera rien demain matin. L’espoir d’une solution plus rapide pour une situation qui perdure depuis quelques mois passe nécessairement par les tribunaux. La Cour supérieure a justement émis une injonction provisoire qui a eu pour effet de faire cesser l’affichage temporairement. Il a repris depuis, et ce, même si en novembre l’injonction a été prolongée au moins jusqu’au printemps prochain et qu’il a été ordonné au citoyen de cesser et de s’abstenir de tenir des accusations diffamatoires en lien avec le régime nazi ou toute association avec un régime dictatorial.
La Cour devait d’ailleurs décider la semaine dernière si les récents agissements du citoyen représentaient un outrage au tribunal. À cette occasion, notre homme a d’ailleurs traité tout le monde de menteur, à commencer par l’avocat de la Municipalité de Saint- Barnabé-Sud, sa directrice générale et même Le Courrier de Saint-Hyacinthe puisque certaines de ses déclarations passées lui sont retombées sur le nez.
Ma préférée est sans doute celle-ci : « Je suis victime de discrimination. Il n’y a pas de justice à Saint-Hyacinthe. Quand j’étais à Montréal, je n’avais pas de problème, mais c’est le cas depuis que je suis à la campagne. Tout le monde se connaît. Par exemple, c’est le même juge qui s’occuper de plusieurs de mes dossiers. Il est clairement en conflit d’intérêts », nous confiait-il l’été dernier.
Comme je vous dirais bien ça? Si vous étiez plus heureux et aviez moins de problèmes à Montréal qu’en campagne, parfois la solution se trouve sous nos yeux. Personne ne vous retient ici plus longtemps.