« Un investissement de 50 M$ au centre-ville, on n’a jamais vu ça avant. Il faut laisser le promoteur s’expliquer », a plaidé Anthony Marcil, du Complexe funéraire Ubald Lalime. Les quatre hommes d’affaires ont soutenu qu’il faudrait au moins attendre la soirée d’information du 6 juin avant de lever des boucliers. « Laissons la chance au coureur », a résumé Steve Deslauriers, des Rôtisseries St-Hubert.
Placer la barre haute
Malgré leur position d’emblée favorable au projet, les attentes restent élevées, puisque les jeunes entrepreneurs ont dressé la question du stationnement comme le principal défi à relever. « Nous sommes pour le projet, mais pas à n’importe quel prix. Il faut absolument remplacer les cases de stationnement qui vont être perdues, et ce, avant le début du chantier », a bien insisté Alexandre Brabant, de la Mercerie G. Brabant.
Également membre de la SDC, le commerçant du centre-ville a par ailleurs dit « endosser à 100 % » la lettre qu’a fait paraître la semaine dernière François Grisé. Le président du regroupement de marchands accusait la Ville d’agir à sa guise et avec précipitation dans le dossier, tout en donnant malgré tout son appui à la venue de Réseau Sélection au centre-ville. « Le stationnement, c’est le gros enjeu au centre-ville, ça fait des années qu’on le dit. Alors c’est sûr que de perdre 150 places au centre-ville, ça vient nous chercher. On sait que ça va faire mal [durant les travaux], mais je vois plutôt ça comme une opportunité de régler une fois pour toutes le problème de stationnement », a expliqué Alexandre Brabant. Le premier geste de la Ville a été de démolir des logements pour créer des places supplémentaires, a-t-il rappelé, mais un stationnement étagé est un autre point qui serait à considérer selon le commerçant.
Trop de négativité dans l’air
Il est clair que la sortie de la SDC a créé un « coup de tonnerre » dans le ciel maskoutain, a souligné Steve Deslauriers. Sans décrier le contenu de la lettre, c’est davantage l’attitude qu’il déplore. « Ça chialait au centre-ville quand les investissements allaient vers le Nord, et quand ça arrive dans leur cour, ça chiale encore », s’est-il exaspéré.
Maintenant que le problème du stationnement a été souligné à grands traits, « la Ville ne peut pas faire la sourde oreille », a-t-il estimé. « On connaît les défis, maintenant il faut trouver les solutions », a ajouté Vincent Lainesse, de Via Capitale Affaires.
Anthony Marcil a insisté sur la création d’emplois qu’apporterait un tel investissement. En contrepartie, le chantier sera nécessairement un « passage difficile à court terme », a reconnu Steve Deslauriers, mais il faudra être « patient et résilient » pour profiter des retombées futures.
Tous les quatre ont demandé d’attendre que le promoteur vienne présenter son projet avant de le juger. « La Ville et Réseau Sélection sont comme des étudiants qui auront un examen le 6 juin. Laissons-les faire leurs devoirs », a imagé Alexandre Brabant… et on verra s’ils obtiennent la note de passage auprès des Maskoutains!