Benoît Lussier, propriétaire du Restaurant Lussier, a reçu la mise en demeure de Pacini, représenté par le cabinet d’avocats Lavery, De Billy, le 3 juin.
« C’est l’appellation bar à pain qui ne fonctionne pas. Pourtant, j’ai un bar à pain depuis 1989. Disons que c’est assez aberrant. Je ne savais même pas qu’on pouvait faire ça. Tout est entre les mains de mon avocat pour le moment », a exprimé M. Lussier.
D’après la missive juridique, Benoît Lussier a 10 jours pour rayer la marque déposée de son menu, de ses publicités, de son site web et pour retirer son enseigne extérieure, sans quoi des procédures judiciaires seraient entreprises.
« Notre cliente [Pacini] a récemment pris connaissance que votre entreprise affiche la marque Bar à pain à l’avant de votre restaurant. Cet usage est susceptible de créer une probabilité de confusion dans l’esprit du public consommateur », peut-on lire dans la mise en demeure.
La marque Bar à pain est enregistrée au Registre canadien des marques de commerce depuis 1987 et Restaurants Pacini revendique son utilisation au pays depuis au moins août 1982.
D’après la directrice du marketing et des relations publiques de Pacini, cette situation « vient d’être mise en lumière par les franchisés de Saint-Hyacinthe. Le Bar à pain, c’est ce qui a fait notre renommée alors c’est important pour nous de le protéger ».
Pas la première fois
Le propriétaire du restaurant Ti-Père B.B.Q., René Pelletier, a aussi reçu une mise en demeure similaire de la part de Pacini en décembre 2013.
Il a lancé son bar à pain il y a trois ans, peu de temps après avoir complètement rénové son restaurant du boulevard Laframboise.
« J’étais insulté, car je n’ai pas mis un bar à pain et à salade parce que Pacini en avait un. J’avais affiché leur mise en demeure au restaurant et les gens trouvaient que ça n’avait pas d’allure. Ça leur a fait du tort à Pacini. Ils n’auront pas plus de clients à cause de ça », a lancé M. Pelletier.
Puisque « ça ne changerait rien pour ses clients », le propriétaire a opté pour l’appellation gril à pain, un changement de nom qui lui a coûté entre 3 et 4 000 $.
De son côté, Benoît Lussier songe à emboîter le pas à René Pelletier. « Je crois que je n’aurai pas le choix, si Ti-Père n’a pas eu le choix… » a-t-il laissé tomber.