19 mars 2020 - 10:19
Retour à la normale dans nos épiceries
Par: Martin Bourassa
Après quelques jours plus chaotiques, les épiciers maskoutains se veulent rassurants. Il n’y a pas de pénurie en vue. Les tablettes dégarnies ne le restent jamais longtemps.
Photo | Le Courrier ©

Après quelques jours plus chaotiques, les épiciers maskoutains se veulent rassurants. Il n’y a pas de pénurie en vue. Les tablettes dégarnies ne le restent jamais longtemps. Photo | Le Courrier ©

Le calme après la tempête. Voilà sans doute l’expression qui résume le mieux la semaine que viennent de vivre les épiciers maskoutains.

Cohue, panique, folie, les qualificatifs ne manquaient pas pour traduire ce qui s’est produit dans les marchés d’alimentation après que le gouvernement eut annoncé une série de mesures contraignantes pour tenter de freiner la pandémie de COVID-19.

Joint mardi par LE COURRIER, Dany Benoit, propriétaire du IGA des Galeries St-Hyacinthe, a accepté de nous raconter comment s’est vécue cette frénésie, malgré le souhait de Sobeys de rediriger les appels des journalistes à la maison-mère.

Il faut savoir que M. Benoit a l’habitude de donner l’heure juste à sa clientèle et n’est pas du genre à se défiler. Son message aux Maskoutains était d’ailleurs on ne peut plus positif dans les circonstances. « On va survivre, a-t-il lancé quand nous lui avons demandé comment il se portait. Ce n’était pas l’anarchie, mais pas loin, pendant quelques jours. Maintenant, la folie est passée, on vit le retour à la normale. Si tout le monde reste calme et respecte les consignes, tout ira bien. On ne manquera de rien en épicerie, n’ayez crainte. Encore 48 heures et les inventaires seront complets partout. »

Les étalages de papier hygiénique, de riz, de pâtes alimentaires, de produits laitiers ainsi que de pain et de boulangerie ont été particulièrement malmenés de jeudi à samedi. « Les réapprovisionnements en magasin peinaient à répondre à la demande ou nous n’avions pas le temps de regarnir nos tablettes. C’était comme cela partout. Nous avons accru la production de pains maison et de produits cuisinés pour compenser. Mais là, on est en train de reprendre le dessus et de s’ajuster à tous les niveaux. C’est même plutôt tranquille en ce moment en épicerie, mais on s’attendait à ça. »

Non, Saint-Hyacinthe n’a pas échappé aux achats compulsifs de papier hygiénique.

« De la folie furieuse, mais il n’y a pas eu de brasse-camarade, assure M. Benoit. Mais je pense qu’on ne devrait plus vendre beaucoup de papier de toilette pour un p’tit bout… »

La volonté de restreindre les gens de 70 ans et plus à la maison et les quarantaines imposées aux voyageurs ont aussi eu une incidence sur les commandes par Internet et les livraisons à domicile. « Une véritable explosion, dit Dany Benoit. Il a fallu ajouter du personnel et deux camions font la navette pour les livraisons. On laisse les sacs devant la porte et les gens paient en commandant. Il n’y a pas de risques. »

À cet effet, les mesures d’hygiène ont été rehaussées dans tous les IGA de façon à rassurer la clientèle et à minimiser les risques potentiels pour les employés. « Nous ne sommes pas invincibles, mais nous ferons face à la musique tout le temps qu’il faudra. »

Au Marché Dessaulles de Saint-Hyacinthe, prisé pour sa viande et ses fruits et légumes frais, on n’a pas échappé là non plus à la frénésie qui a envahi les consommateurs. La cohue s’est manifestée dès le jeudi avant d’atteindre un sommet vendredi.

« On sentait un effet de panique chez les gens, a constaté Jean Allaire, copropriétaire du marchand indépendant. Je pense qu’en voyant des reportages ailleurs où il y avait des étagères vides et de la bisbille aux portes de certaines grandes surfaces, il y a eu un effet d’entraînement. Mais ça n’a pas duré heureusement. »

Là aussi, le retour à la normale s’est opéré dimanche. « Il ne faut pas redouter de pénurie chez nous. Nos fournisseurs sont prêts à répondre à la demande et des livraisons arrivent tous les jours. La quantité et la qualité restent au rendez-vous », assure M. Allaire pour qui la situation actuelle n’a rien de comparable avec la crise du verglas de janvier 1998, du moins pour le moment. « C’est moins pire à vivre et à gérer que le verglas, mais nous n’avions pas besoin de cela personne. »

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