Si on s’attendait en fin de campagne à ce que le Bloc québécois fasse belle figure et ressuscite de ses cendres au Québec et dans le comté, cette possibilité n’était pourtant pas sur le radar il y a quelques mois à peine. C’est dire le revirement total de situation et les observateurs peinent à trouver des explications. Ne me faites pas rire avec le travail exemplaire des dix bloquistes du Québec depuis quatre ans. Dans le comté, les néodémocrates inconfortables avec le chef du NPD ont vraisemblablement trouvé refuge du côté bloquiste de la Force, où ils ont passé de longues années entre 1993 et 2011. C’est dire à quel point les candidats libéraux et conservateurs étaient peu séduisants, électoralement parlant. Le Bloc québécois s’est amené dans l’angle mort de la campagne et la magie a opéré, au point de lui valoir un total de 32 députés.
Mais considérant que les Canadiens ont opté pour un gouvernement libéral minoritaire et que la balance du pouvoir penche normalement du côté des néo-démocrates, la réélection de Brigitte Sansoucy aurait sans doute été plus profitable au comté.
Cela dit, notre nouveau député a quand même été la révélation de la dernière campagne dans le comté. Nul doute qu’il saura tirer son épingle du jeu. Il a un sens politique certain, en plus d’être articulé, intéressant et intéressé. Reste à voir la dynamique qu’il réussira à créer avec la députée provinciale de Saint-Hyacinthe, Chantal Soucy. Il faut dire que les relations passées entre Mmes Sancoucy et Soucy ont toujours été correctes, sans plus. Reste à savoir si la diplomatie sera au rendez-vous.
Les électeurs maskoutains ont cependant un petit trouble de la personnalité, eux qui ont boudé de façon spectaculaire le Parti québécois il y a un an aux dernières élections provinciales. Voilà qu’ils envoient un souverainiste assumé et déclaré à Ottawa.
Cette élection risque à mon avis de mettre un terme aux aspirations politiques de deux candidats, à savoir René Vincelette (défait en 2008 pour les conservateurs et en 2015 et 2019 pour les libéraux) et Bernard Barré (défait en 2007 et 2019 pour les conservateurs). Bernard Barré pourrait continuer de régner encore longtemps comme conseiller de La Providence à la Ville de Saint-Hyacinthe. Quant à la députée sortante du NPD, Brigitte Sansoucy, il faudra voir si elle sera tentée par un retour en politique municipale aux élections de 2021. Pourquoi pas à la mairie? Enfin, j’ai eu une bonne pensée pour Michel Filion, candidat bloquiste défait en 2015 et candidat pressenti pendant longtemps pour 2019. Il n’a vraiment pas le flair politique ni le sens du timing, lui qui a tenu le Bloc sur ses épaules ces dernières années dans le comté. Un peu comme Mme Sansoucy qui s’était tassée en 2011 au profit de Marie-Claude Morin, après avoir échoué à se faire élire en 2007 et 2008.