« Mon idée, c’était de me monter une bonne petite équipe pour arriver à me faufiler entre les deux grosses machines », explique-t-il. Parti de rien au mois de mai, lorsqu’il a annoncé sa candidature, il dit être entouré maintenant d’au moins 200 bénévoles, dont des membres de la communauté latino-américaine.
C’est avec quelques-uns d’entre eux qu’il a distribué ces derniers jours, aux portes des églises et en d’autres lieux de rassemblement, quelque 2 000 pommes Empire bien rouges, étiquetées de sa photo et d’un message : « Le 3 novembre, je vote pour Pierre Rhéaume ».Une autre distribution a lieu cette semaine et elle concerne cette fois son dépliant électoral; il souhaitait être le dernier candidat à faire entrer son matériel publicitaire dans les chaumières. Comme il ne souhaitait pas dépenser beaucoup, il a axé sa campagne sur les relations publiques, un domaine qu’il connaît bien. « Ça demande plus d’efforts, mais ça peut aussi être payant », assure-t-il.Il a donc rencontré énormément de gens au cours des derniers mois et dans beaucoup de lieux. Il a notamment découvert que des Maskoutains se passionnent pour le bridge et que beaucoup d’autres jouent au bingo, intarissable source de financement pour les corporations de loisirs. « C’est fou tout ce que j’ai découvert, comme le fait que beaucoup de gens sont impliqués dans l’économie sociale; ça a été une révélation pour moi. »Parmi les Maskoutains qu’il a croisés jusqu’ici, beaucoup lui ont fait part de leur inquiétude face à l’augmentation du fardeau fiscal. « La seule fois où je me suis fait poivrer d’aplomb, c’était dans un salon de quilles, à propos des taxes. On sent l’économie hésitante et les gens sont inquiets », analyse-t-il.Après les taxes, c’est du projet privé des trois glaces dont les citoyens lui ont le plus souvent parlé, à cause du mécontentement qu’il provoque. « Les gens se plaignent des coûts supplémentaires que ça va engendrer pour eux. Il ne faut pas oublier que Saint-Hyacinthe est une ville de hockey », souligne Pierre Rhéaume.Mais de tous les dossiers chauds de cette campagne électorale, c’est celui de l’Hôtel des Seigneurs dont il se soucie le plus. « Il faudrait qu’il y ait un repreneur privé (advenant sa fermeture). L’Hôtel des Seigneurs, c’était 300 000 visiteurs par an, 207 emplois directs et 500 emplois indirects. On parle d’humbles travailleurs, dont certains qui ne gagnaient que 10,67 $ l’heure », mentionne-t-il.Élu maire de Saint-Hyacinthe, il se promet d’examiner un à un les dossiers en cours. « Il y a une grande quantité de projets sur la table, ça me préoccupe et je vais demander qu’on m’explique où on s’en va avec tout ça. Les deux premières années serviront à gérer l’héritage de l’ancien conseil », estime-t-il.Fils de Clément Rhéaume, maire de Saint-Hyacinthe de 1980 à 1992, Pierre Rhéaume considère que son père, aujourd’hui âgé de 86 ans, lui a laissé un riche héritage politique. « C’est l’un de mes plus précieux atouts. Quand je l’ai amené voter dimanche, c’était lui, la vedette. C’est quelqu’un qui était beaucoup aimé pour son côté humain. »
